Orson Welles, un génie du Cinéma, a épousé une des plus belles femmes du monde, Rita Hayworth, en 1943.

En 46, La rousse explosive de Gilda chantait « Put the blame on Mame, boys », en enlevant ses longs gants noirs de façon bien plus sensuelle qu’elle aurait jeté sa petite culotte à la foule… C’était chaud chaud chaud.

Elle fut son inspiration, sa muse.

Un jour, l’envie lui prit de faire couper à sa Belle sa chevelure de feu et de la peindre en blond platine. Ça aurait pu être la fin de sa carrière, un véritable suicide capillaire… Ce fut la fin de leur mariage, mais le plus beau des cadeaux de rupture, une révélation: Rita, « The Lady from Shanghai » (1948).

Pourquoi je vous raconte ça ?

Parce que – me croirez-vous? – l’autre jour au Palais Royal, à Paris, j’ai rencontré la Dame de Shanghai devant un chocolat viennois.

C’était une muse en goguette, sortant du défilé Couture Jean-Paul Gaultier.

Elle portait une robe de mariée sous un manteau sombre, des bottillons lacés, les gants noirs de Gilda dans sa poche, et une coiffe fascinante sur ses cheveux magnifiquement peroxydés.

Sa beauté m’éblouit.

L’idée était de sa soeur, encore une fille de Zeus et de Mnémosyne, une autre muse donc, très inspirée.

Pour satisfaire un caprice de la divine Eudoxie, Ide n’avait pas hésité une seconde à sacrifier ses longueurs ébènes… C’est ce que font les soeurs ensemble.

Elles se ressemblent, s’aiment et s’amusent… complices (même si le résultat n’est pas toujours aussi convaincant, comme je le racontais là : mes soeurs et moi sommes de moins noble extraction…).

Profitant de leur présence en ces lieux, je demandai aux deux Piérides de m’accompagner chez Marc Le Bihan… ce qu’elles firent, pour mon plus grand plaisir et choisir les lunettes de soleil Lauren que j’ai hâte d’arborer partout.

NB : Le récit de cette partie de l’aventure vous a déjà été fait dans le chapitre « Lauren ou Ingrid ? », avec moult images et choix cornélien.

Devant la vitrine magique, Ide réfléchissait et Dieu qu’elle était élégante, insensible aux regards des passants qui se retournaient pour la mirer ! Elle n’avait d’yeux que pour les montures rutilantes…

Comme il ne faut jamais contrarier une muse et que celle-ci n’était de plus pas contrariante, nous décidâmes sur le champ, dans un élan de velléité artistique et l’esprit fou du moment, d’improviser un shooting sous les arcades, avec toutes les créations de John Dalia que nous pouvions emporter et poser tour à tour sur le joli nez de la Dame de Shanghai.

Puis Eudoxie se lacha et résolut avec sagacité le dilemme de l’élection de la plus jolie paire : Pourquoi choisir quand on peut superposer ?

La lumière crépusculaire nous rendit nos esprits et nous nous résolûmes à rendre à Salomé ce qui était à Marc Le Bihan… non sans traîner des pieds et nous attardant dans l’Harmonie du soir pour quelques derniers clichés devant la porte qu’il nous faudrait irrémédiablement franchir enfin.

Ainsi s’achevait notre mission, nous laissant telles des statues de glace, pâles et chagrines.

Le soleil s’était noyé dans nos sangs qui se figeaient.

C’était sans compter sur le charme Baudelairien de mes muses charmantes 😉

Le ciel triste et beau comme un grand reposoir, les sons et les parfums tournant dans l’air du soir… nous donnèrent d’abord à entendre le son du violon qui frémit comme un coeur qu’on afflige, puis nous emportèrent dans une valse mélancolique, un langoureux vertige.

Après quelques minutes, les tziganes jouaient pour nous seules et nos rires cristallins rythmaient leur danse hongroise…

La gaieté était revenue.

Elle fut portée à son paroxysme quand Ide fit faire la toupie à ses blancs jupons, dans une ivresse sans commencement ni fin, portée par une pluie d’étoiles filantes, sous nos yeux émerveillés.

Aujourd’hui encore, elle me donne le tournis mais son souvenir en moi luit comme un ostensoir!

Anne

Liens et informations :

Le site de John Dalia

Sa page Facebook pour suivre l’actu chaude.

Le site de Marc Le Bihan où il y a une sélection et on peut commander en ligne

La boutique au Palais Royal :

Marc le Bihan Opticien
37-38 Galerie Montpensier
Jardins du Palais Royal
Paris 1er
+33 1 49 27 06 55

Le meilleur pour la fin :

Le Diary d’Eudoxie, où vous retrouverez ses muses, ses soeurs blondes ou brunes… mais aussi ses poupées lutins et nombre d’autres créatures stylées, figées dans des croquis si fins, ou en gifs animés (cette image qui bouge) dont elle possède maintenant le secret.