Le désir a de nombreux catalyseurs, tous valables. Mais si la pulsion vient d’un rythme jazzy, quand l’imaginaire est nourri de belles images, soutenu par le flux inimitable de Miles Davis… alors il y a de la sensualité à acheter un t-shirt !
Un inconnu au doux prénom d’Arthur m’a envoyé un email tout à l’heure, pour me présenter la première collection de « Le Rockwood » intitulée « Le Grand Soir », en espérant que j’y serais sensible.
A sa présentation succincte, il a joint des liens, dont celui d’une vidéo.
Moins d’une seconde après avoir cliqué, j’ai senti mon pouls se synchroniser à la musique.
Il avait gagné.
Gagné quoi ? Pas grand chose: un petit article… mais aussi ma curiosité et mon admiration.
D’abord, pour étancher la soif provoquée par la bande son de la vidéo, j’ai lancé Miles Davis sur iTunes.
Puis, frénétiquement, j’ai arpenté le site, le blog, l’e-shop. Tous les liens sont en bas de l’article.
De superbes photos en noir et blanc, morceaux de bois, foule à New-York ou ailleurs, des athlètes, un exploit.
Autant d’inspirations* qui liées au petit film m’auraient donné envie de lui passer commande d’une serpillère, au gentil Arthur, pourvu qu’elle sorte de cet atelier où souffle un vent plus blues nostalgique que rock alternatif dans mes oreilles à moi.
Quoi qu’il en soit, ça balance, ça groove… L’onde sensuelle est bien là et j’en sens la caresse sur ces petits morceaux de bois d’olivier ou de noisetier, choisis avec amour, déchirés, taillés, polis, colorés veinures et reliefs – que sais-je encore – autant de métaphores qui comme la musique dont ils se revendiquent par leurs inscriptions, vont et viennent, rock’n roll… Oui on parle de sexe ! Et je pars en vrille, pardonnez-moi, août à Paris, la canicule, tout ça, et Miles… Miles qui rend plus excitante que la soie la rugosité d’un beau coton, décliné anthracite ou noir, on est toujours dans les 50 shades of grey, côté dark.
Je ne pensais vraiment pas que ça puisse m’arriver, pas aujourd’hui… Vous m’auriez demandé ce matin, j’aurais parié sur une paire de sandales ou une robe évanescente.
Voilà. J’ai envie d’un sweatshirt. Là, maintenant, tout de suite. Ou plutôt d’un mec en sweatshirt, un bel intellectuel à lunettes rencontré dans une librairie anglo-saxonne.
Qui serait aussi une boule de muscles… un protecteur qui m’ouvrirait grands ses bras pour que je me blottisse « in the nook » (le creux de l’épaule). Les fans de « Sex and the City » se souviendront de Carrie et Aidan.
Et demain ou quelques mois plus tard, un matin dans la froidure de l’hiver, c’est moi qui enfilerai ce sweat douillet trop grand, un brin dépenaillé par le temps, empreint de son odeur. Sortir au point du jour chercher des croissants pour mon mec, les cheveux en bataille…
OK sur la photo, ce n’est pas moi, mais j’ai gagné 20 ans et du sang noir à force d’écouter cette musique en boucle !
Miles Davis – So What – Kind of blue
Le songe est terminé avec la chanson.
Je repars doucement, les mains dans les poches de mon boyfriend jean et je rêve d’y trouver, oubliée par mon amant imaginaire, une pièce en bois, d’un franc.
Du bout du doigt j’en suis la courbe. Du bout des lèvres je psalmodie une formule magique…
Ne jamais la perdre: c’est un talisman à chérir qui me portera bonheur.
Anne
Liens:
Le Rockwood – Site officiel
Boutique en ligne
Le Blog / Journal
PS: Arthur, merci pour votre mail 😉
*PPS: Malick, seconde moitié de la marque, est l’auteur des visuels, du site, de toutes ces choses qui ont émerveillé mes yeux et que je vous invite à aller découvrir. Double merci donc !
Elle se faufile dans l’atelier, tamponne sa tenue sans retenue, So what à fond dans les écouteurs. Atelier, ustensiles, studio, instruments, veloutée de patte pour le genre de petites souris qui grignotent du rêve par pans entiers.
Alléluia ! Tape dans ma patte de souricette avec la tienne et filons dans un caveau écouter Boris…