Brocante à Paris

Dimanche dernier, Place du Marché Saint-Honoré, une brocante était annoncée…

J’ai pris ma douche pendant que Lancelot tirait la balle et la patte dans le Carré des Sangliers aux Tuileries, suant sang et eau pour la gloire du football et se sentir jeune et fringuant (ce qu’il est, évidemment).

Puis je suis partie, en promenade, le retrouver à Saint-Honoré.

J’avais repéré l’affiche dans la rue quelques jours plus tôt et m’étais bien promis de ne pas rater ça :

En arrivant, sous le ciel gris, les tentes blanches étaient pleines de promesses…

M’imaginant Leeloo ou Stéphanie*, les deux reines du vintage, je me voyais déjà troquant quelques piècettes contre un carré Hermès, un sac stylé ou un collier précieux.
Je lis toujours avec envie leurs articles présentant les découvertes qu’elles font sur les marchés… je n’ai pas leur œil averti mais après tout sait-on jamais.
Je pensais revenir avec au minimum une de ces broches piquées sur une grosse brioche rebondie :

Dès le départ, je fus perdue et heureuse de l’être dans un joyeux bordel de plein d’étals colorés, scintillants, argenteries, cadres, boîtes et autres curiosités.

Je n’avais vraiment aucune idée de ce que je faisais et m’extasiais devant le moindre vieux klaxon ou tracteur en ferraille, ridicule (moi, pas le klaxon !).

D’autres jouets m’ont fait penser à mes neveux et nièces. J’étais prête à commencer une collection de moyens de transports et vêtements de poupées anciennes, dans l’instant, en bon chaland.

A moins qu’inspirée par la folie du moment pour Black Swann, je ne me mette en tête d’accumuler les danseuses de toutes sortes, qui, de leurs bras traçant des arabesques, m’attiraient telles les sirènes dans un ballet merveilleux…

C’est à ce moment qu’est arrivé mon chevalier servant et transpirant. Il est apparu dans un miroir magique que j’ai eu envie d’acheter pour m’admirer, Reine Mère d’une Blanche Neige naïve à ma merci.

Lui et moi n’avions pas forcément les mêmes coups de cœur.

En héros, il s’attardait devant une balance de la Justice, un sabre au clair (si quelqu’un sait lire dans la lignes de la main… dites-moi ;)), ou un vieux gramophone :

Je me souvenais de Monsieur Lutens et tombais à l’arrêt devant un escalier, épagneul face à la bécasse.

Ou un buste de Vierge (ou pas) qui donnerait une touche de spiritualité à mon salon.

J’ai retrouvé mon chevalier devant les livres anciens :

Et j’ai adoré le look de l’olibrius qui tenait ce stand !

Je l’abandonnai devant coq, taureau, cochon ailé et trompette…

Pour me consacrer à des choses intéressantes, comme les dentelles, rubans et vieilles chaussures, comprenant soudain que les pois du dernier défilé de Marc Jacobs décidément me poursuivaient…

Dieu sait que je boude les marinières, mais certes pas les marins, surtout lorsqu’ils sont en casquettes.

L’Armée de Terre aussi et les militaires en général d’ailleurs, sublimes boîtes à outils à l’appui.

Les cols des manteaux d’officiers me fascinent. Lancelot a hésité à prendre la veste d’un sous-lieutenant suédois.

Nous nous sommes amusés devant les vestiges des combattants soviétiques, étoiles de Lénine et chaleureuses chapkas

Je vous assure que ça a de la gueule et la veste Balmain qui nous a toutes hantées il y a quelques saisons pourrait être remplacée l’hiver prochain par une casquette à écusson, que j’arbore sous vos yeux ébahis :

En réalité, tout ça n’était qu’un shopping imaginaire, une aventure extraordinaire.

Car soyons lucides : lorsque les brocanteurs s’installent Place du Marché Saint-Honoré, sous les fenêtres d’appartements à 15000€ du mètre carré, ils adaptent leurs prix à la clientèle supposée, rajoutant des zéros avant la virgule… et si j’ai vu un carré Hermès, il était moyennement joli (plutôt moche) et à 150 euros…

Mes rêves de butin pas cher, de verroterie à trois francs six sous, sont partis en fumée devant les étiquettes.

En fumée très exactement, car pour avoir un souvenir, Lancelot a négocié un petit étui à cigarettes en autruche miel qui ne me quitte plus.

Bref la Brocante à Paris s’appelle  Antiquité et les quelques bonnes affaires, s’il y en a, sont réservées à ceux qui se lèvent dès potron minet.

La pêche s’arrêta donc là.

Nous enfourchâmes Buckbeak, passâmes chez Dalloyau (ils n’avaient plus de tartelettes aux abricots, les rats)… et rentrâmes dans notre rue chérie où l’on reçut un accueil en fanfare :

Mais ceci est une autre histoire…

Anne

Liens :
*Mes reines de la Brocante et du Vintage, Stéphanie et Leeloo

Une réflexion sur “Brocante à Paris

  1. Camille B: dit :

    Je suis folle pour ce magnifique miroir, je ne pense qu’à ça… En plus, ça pourrai de doubler la surface (dans mon imaginaire) et la lumière dans mes 13m2…

  2. Ah, j’avais vu venir la chute !
    Tellement conforme à mon expérience.
    Pourtant, je ne me résigne pas à ne pas aller voir ces « brocantes » qui n’ont plus « d’improvisé » et bon enfant que le nom…
    Dommage, dommage. Car je serais ravie d’acheter de la fantaisie vintage.
    Vas-tu aux Puces, parfois ?

  3. J’ai cru lire que Lancelot se tirait une balle dans la patte. ) Un grand évènement de le voir à l’affiche aujourd’hui! Je tevois bien en héroïne de la révolution russe (d’accord en vrai, tu ne serais peut-être pas du côté des bolchevicks, mais quel que soit le côté, une héroïne russe est toujours terriblement romantique). Quant à mon héros, il peut prêter son sabre à ton chevalier de temps en temps. Il ne s’en sert pas beaucoup en ce moment.

  4. nicolas dit :

    Nous voulions nous arrêter et l’oisiveté nous a rattrapés … avec tes photos j’ai encore plus l’amertume de ne pas avoir combattu plus longtemps contre la paresse !

  5. the parisienne dit :

    bien bel accueil dis moi ! sinon, j’aime les brocantes, je traine, j’observe, et je n’achète jamais rien ( si ! Une fois : un bracelet en or rose art déco ! Une merveille !)

  6. Style Dilettante dit :

    Oh my goodness! I can’t go to a flea market today but I feel like I’ve already been to the ultimate one!! Thank you for taking me on that journey! The brooches, the books, the band… the stacks of vintage fabric… oh my!!! Your market is so different from my market… I wish we could trade places – you could shop the Rose Bowl, I could shop your Brocante!!! Thank you sooooo much for following me…. I am looking forward to more of your posts – you are in a word, WONDERFUL!

    http://inherentstylela.blogspot.com/

  7. Bonjour,

    Voilà un remède à la vie chère, comme vous je suis partie du même constat, tout est trop cher à Paris.

    Alors pour 4,90 euros de frais de port offrez-vous des objets de brocante à 10 euros.

    Bea10 la brocante pas cher à Paris

    A bientôt

    Bea10 😉

    ( Pour me trouver, chercher Bea10 sur Internet )

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