Robe austère en drap épais de soie noire, longueur mi-mollet, taille marquée, boutonnée jusqu’au col, claudine, manches ballons sur fin pull de cachemire marine. Audacieuse.
Manteau ajusté, en tweed de laine bordeaux, marine et crème, recouvert de tulle noir arachnéen, bordé de vison bleu nuit profond, noué de trois larges rubans gros grain. Etonnant.
Bottes fourreaux en cuir glacé, à talon fin droit, surpiqûres noires sur noir. Elégantes.
Culotte gainante rose poudre. Prévoyante.
Où vais-je, ainsi vêtue de mes plus beaux atours ?
Sous les arcades qui bordent le jardin du Palais Royal, il est une porte que nous n’avons pas poussée ensemble, que je n’avais jamais ouverte, mais devant laquelle je rêvais souvent. Intimidante.
Les Salons du Palais Royal.
L’écrin parisien des parfums extra-ordinaires de Monsieur Serge Lutens.
Je me devais de ressembler à une gentille sorcière pour pénétrer dans ce lieu magique.
Ou plutôt j’aurais dû avoir l’air d’une journaliste et me voilà tout le contraire. Je me sens Bridget Jones, prête à la bourde.
Car pour la première fois et pour pouvoir vous faire mieux partager l’expérience, en prenant des photos et posant mille questions, j’ai rendez-vous officiel « Reportage C&G ».
Archi-préparée, super motivée. J’ai lu beaucoup de choses sur les Salons, sur Serge Lutens, vu des images de l’endroit.
Mon carnet rouge est gribouillé de notes éparses et de points d’interrogation et je crois savoir comment exploiter les 60 minutes à venir. En réalité je n’en ai aucune idée mais je fais confiance à mon instinct de killeuse.
Visite guidée d’une parfumerie exceptionnelle, à moi !
Rien ne m’a préparée à plus de deux heures volées au temps, en compagnie de personnes charmantes, dans un boudoir de curiosités, à mi-chemin entre parcours initiatique et parenthèse enchantée.
Alors comment tout vous dire ? C’est simplement impossible.
Cependant, si d’aventure vos pas vous mènent au Palais Royal, je vous invite, je vous enjoins, je vous supplie de passer de l’autre côté de la jolie vitrine.
L’air y est incroyablement pur.
Les senteurs sont enfermées, prêtes à être découvertes mais encore cachées, ne saturant pas l’atmosphère.
Alors vous rencontrerez une hôtesse. Un adjectif pour chacune : la mystérieuse Miriam (Muscs Koublaï Khän), la délicieuse Laurence (Bois de Violette) ou encore la discrète Lydie…
Laissez-la vous montrer ce qu’est la Haute Parfumerie.
C’est Laurence qui m’a initiée.
Devant elle, un plateau de flacons en verre épais.
Chacun laisse miroiter la couleur de l’eau qu’elle renferme, du transparent au noir ébène en passant par toutes les nuances d’or, cuivre, bois, ocre, sang, fauve, rose tendre ou vert presque anis et même gris clair…
Vous ne pourrez pas toutes les respirer… et ce n’est pas nécessaire, rassurez-vous.
Pour commencer, elle vous posera des questions et vous lui raconterez les parfums de votre vie.
Elle les connaîtra, prendra le temps de les penser avant de soulever un des bouchons boules et de plonger un premier carton dans le liquide précieux, puis de vous le donner à sentir.
Il vous plaira, sera comme une réminiscence de votre passé, familier.
Le second, plus surprenant, vous le reniflerez avec curiosité.
Un troisième vous semblera plein de promesses d’un avenir conquérant…
Selon vos réactions, elle ira avec assurance vers tel ou tel, attentive à vos froncements de sourcils (ou éternuements bruyants), mais prenant son temps, vous en laissant aussi, pour vous reconnaître.
Vous serez forcément un peu perdu (les parfums ne sont pas réservés à un sexe. Vous pouvez tous tenter l’expérience).
Agréablement ou pas, ils vous surprendront.
Aucun ne ressemblera à ce que vous avez déjà pu sentir, dans une parfumerie, mais chacun aura l’odeur d’un souvenir, d’un désir, flou ou précis.
Vous aurez envie de parler, mais vous ne saurez pas trouver les mots pour décrire l’émotion de chaque inspiration.
Vous serez donc maladroit…
Mais elle entendra et vous sourira.
Après ce qui ne saurait se résumer en mots au test de quelques fragrances, même si (et c’est probable…), vous aurez eu un coup de cœur pour une essence, elle posera délicatement une goutte au creux de votre poignet, une différente de l’autre côté, peut-être une troisième à l’intérieur du coude.
Pas plus.
Alors, pour que la magie opère, elle vous proposera d’aller vous promener dans les Jardins, d’attendre… de revenir, ou pas, dans un moment.
Pour la plupart, vous reviendrez.
(Peut-être prendrez-vous quelques semaines pour respirer mieux votre bras et faire des économies… je blague, ce n’est pas si cher… m’enfin bon évitez tout de même de renverser le flacon. Vous trouverez ces indications et beaucoup d’autres choses sur le site officiel que je vous invite à visiter en bas de ce billet.)
Les poignets odorants, je ne suis pas allée bien loin.
J’en ai profité pour sortir mon petit appareil photo (de journaliste professionnelle pas crédible…) et je vous propose de découvrir avec moi le cadre, imaginé en 1991 par Serge Lutens, pour accueillir Féminité du bois, un parfum qui résonne comme une gourmandise de cèdre, boisé à l’extrême mais plus élégant et doux qu’un gant de velours au bras de Rita Hayworth.
Suivons le guide de ma rencontre avec cet univers onirique, la conteuse d’histoire et d’anecdotes.
Tout comme Monsieur Lutens, dans son sillage, elle est là depuis l’ouverture des salons, en connaît les recoins et fait partie de l’âme qui les habite. C’est indubitable.
L’ordonnance de la pièce, une fois passé le petit vestibule qui fait office de sas, vous étonnera.
La première chose que vous verrez (et vous ne pourrez voir que ça) est l’escalier central, un escalier tournant dont les circonvolutions montent vers on ne sait quel bureau du directeur d’une école de magie…
Quelle symbolique psychanalytique se cache sous ces marches ?
Quelle fée a assisté la main du Maître des lieux lorsqu’il l’a imaginé ?
Peu importe…
Il évoquera quelque chose de différent pour vous car, comme un parfum sur une peau, il vit et change selon le regard qui se pose sur lui.
J’y ai reconnu tour à tour: un ouvrage d’Art subtilement conçu, l’ascension sociale d’un autodidacte surdoué, les marches à emprunter pour accéder au septième ciel, un ascenseur pour l’échafaud, la route du paradis ou le chemin escarpé vers les toilettes.
Autour, peu de choses.
Quelques comptoirs.
Tout est dans le sol pavé, le plafond étoilé et les murs de panneaux.
Certains abritent des niches où s’exposent les plus beaux flacons et la collection « nécessaire de beauté ».
Des produits de maquillages basiques, les plus chics, les plus chers et aussi les plus tentateurs que j’ai jamais vus…
un jour je m’offre le mascara magique, entre noir et brun, pimenté de poudre d’escampette lumineuse.
Il fait l’œil de la biche aux abois mieux que monsieur De Funes et, les paupières closes, j’en rêve.
Oui donc les panneaux… les autres, miroités ou illustrés, dévoilent en pivotant de jolies boites, des flacons, encore, mais aussi, probablement, des ingrédients plus secrets: bave de crapaud et plumes de phénix, crin de licorne en poudre pressée ou gras de baleineau en bâton de rouge.
Note : Je suis persuadée que l’un d’entre eux est l’ouverture secrète d’un souterrain menant, par les égouts, à la salle de réunion du Conseil Constitutionnel et je me demande si Giscard ne va pas débouler dans la boutique, espérant rencontrer une Princesse de Galles…
Je suis fascinée par les secrets derrière l’apparente sobriété japonisante.
On pourrait croire que la couleur dominante est le violet impérial murasaki.
Ses nuances, du rose pâle au noir, se succèdent pour dessiner des symboles de lunes ou du zodiaque.
A tout moment on s’attend à voir apparaître une vision apocalyptique dans un miroir ou un morceau de cristal.
Apprentis magiciens en cours de divination…
Il m’a semblé à moi que la tonalité générale était l’obscure clarté.
La lumière du jardin qui se cache ou éblouit selon que vos yeux se posent sur un visage ou un fard.
On ne sait plus si c’est l’hiver ou l’été, le jour ou la nuit.
Lumière facétieuse, signes mystérieux, symbolique inconsciente, uniformes noirs, ingrédients secrets et escalier magique… nous sommes chez un enchanteur et je m’y sens curieusement très bien.
Vraiment vous n’avez toujours pas envie d’y aller ?
Et si je vous montrais ce que vous ne verrez peut-être pas ?
Si je montais les marches de ce colimaçon ?
Mon fabuleux guide me précède, tout en me racontant l’histoire d’un client indélicat qui ne se cache pas d’offrir le même parfum à sa femme et à sa maîtresse, pour être sûr de ne pas être piégé.
Les hommes sont fourbes.
Et les femmes trop curieuses sans doute…
Nous y sommes.
La salle de réunion de Monsieur Lutens.
Le plafond est bas mais la table aussi et les sièges semblent attendre les 7 nains, rassemblés en grand Conseil (Constitutionnel ?) autour d’une éclatante forêt de mousse verte.
Les fenêtres en demi-cercles s’ouvrent sur le jardin sous la neige.
Ils forment des hublots parfaits pour espionner, sans être vu, les capelines ou la calvitie des promeneurs des arcades…
Déjà la visite est terminée ?
Une autre porte pourtant derrière l’escalier, que je franchis, poussée par la malice de mon imagination (ou la pression sur ma vessie).
Bien m’en prend et le raffinement y est tout aussi présent.
De retour au rez-de-chaussée, je retrouve Laurence souriante, qui me demande des nouvelles de mes poignets: le gauche se sent bien en Serge Noir, le droit expire divinement Gris Clair.
Passée la première note de lavande entêtante, l’encens se révèle et le Perlimpinpin m’envahit la narine.
Je suis une femme Gris Clair en robe noir.
Encore un cliché, avant de plier bagage dans ma tenue de Mary Poppins.
Je remets mon manteau, fais mes adieux à mes hôtes du jour et repars, en apesanteur, bringuebalant un petit sac qui contient
le mini livre des parfums (échantillons nombreux prisonniers dans la cire pour essayer tranquillement, et livret du maître décrivant chaque parfum comme il parlerait d’un personnage ou d’une émotion, avec grâce),
une palette de rouges pour les lèvres à tester…
et le vaporisateur précieux de Gris Clair !
Je reviendrai souvent.
Plus jamais je n’aurai peur de cette porte lourde à pousser.
Et je vous parlerai de l’homme derrière le lieu, c’est promis.
De son Eau Serge Lutens, qui sort en février, et qui est fraîche comme une chair d’enfant… son « pied de nez » au monde des parfumeurs !
Mais vous l’aurez compris, dans ma vie olfactive, il y aura un avant et un après cette expérience sensorielle unique, pour le coup bien réelle.
Edit: je suis revenue et j’ai trouvé mon odeur… Bas de Soie !
Anne
Lien : Le site officiel de la marque Serge Lutens
Crédit : Dans l’ombre, une inconnue, est celle qui m’a contactée, qui a organisé cette rencontre merveilleuse, et je ne sais comment la remercier…
En plus d’être l’instigatrice de cet article, elle est une de nos lectrices fidèles.
J’espère donc qu’elle a lu, et qu’elle n’est pas déçue.
Je l’embrasse.
Serge Lutens me fait rêver mais je n’ai jamais osé pousser la porte du lieu magique que tu décris très bien! Merci pour cette visite aux bruits feutrés et aux odeurs enivrantes, je n’hésiterai plus la prochaine fois! L’espace d’une lecture, je me suis trouvée transporter dans un lieu de rêve et de délicatesse, tout ce qu’on peut rechercher dans un parfum. Alors, merci pour ce très joli article!
Quel bonheur ce reportage de ce matin,tu m’as transportée dans un univers féerique,on m’avait donné un echantillon de parfum Lutens une fois et je l’avais adoré mais j’ai perdu le petit flacon et je ne me souviens plus du nom,je vais aller voir le site et je pense qu’à ma prochaine escapade parisienne je pousserai la porte.
Qu’il est doux le matin de laisser tes mots parfumer les mirettes. Aucune effluve, pourtant je me surprends à vouloir humer l’air ambiant, des fois que ton article vaporise vraiment quelque senteur ; ) nota bene : cet escalier en colimaçon j’ai bien cru, l’espace d’un court instant, qu’il menait au bureau du directeur d’une école de sorciers renommée.
Merci pour ce moment de rêve olfactif. Comment supporter maintenant mon brûle parfum qui diffuse de simples huiles essentielles en ce moment?
Bonne journée?
Biz
Merci Anne pour ton texte et tes images qui nous font pénétrer dans ce lieu magique. C’est bien plus chic pour acheter son parfum que le Marionnaud de Bergerac !
Ce que je trouve le plus fabuleux avec ces parfums c’est leurs noms, Un Bois Sépia, Fille En Aiguilles etc.., comment ne pas être tentée ? En ce qui concerne les parfums eux-mêmes je suis beaucoup plus réservée. J’en aime certains et j’achète de temps en temps Serge Noire et Five O’Clock mais d’autres sont pour moi insupportables. Je n’ose pas dire ce que je pense de Louve ou Daim Blond.
Comment un parfum peut-il être imaginé, rien qu’en lisant ton article ???
Tu es une Fée ma douce Anne ! très bel article sous un ciel bien bas
Bisous
C’est un bien beau reportage que voila…. Et c’est drole, car avant hier, mon amoureux m’a offert Daim Blond (desole Tea Time…)
Je porte ce parfum depuis plus de 6 ans, et c’est toujours un vrai bonheur… C’est la 1ere fois que je reste fidele a un parfum (pour etre honnete, depuis 6 ans aussi j’utilise alternativement Coco Mademoiselle)
Il y a 4 ans de cela, je suis alle avec mon cheri, qui ne connait rien a Paris, dans cet endroit fabuleux… C’etait le debut de notre relation, je voulais le frimer un peu… Resultat, au lieu de Daim blond, parfum dont je ne lasse pas, je suis ressorti avec Borneo 1834, l’edition speciale du moment.
Depuis 4 ans la bouteille trone dans ma salle de bain, le patchouli tourne, l’odeur se fait de plus en plus entetante, et non, definitivement, je n’arriverai jamais a mettre ce parfum…
A l’epoque, j’etais tout a ma frime aupres de mon cheri, et je n’ai prete attention a aucun conseil de specialiste, bien mal m’en a pris. Il me reste ce beau flacon souvenir de ce moment. Et puis apres tout je m’en fout puisque je viens d’avoir mon bon daim blond !
bises
Anne l’enchanteresse…! Superbe promenade dans le monde des senteurs Lutens.
Je ne suis jamais allée à la boutique mais Serge Lutens est irrémédiablement lié à une odeur, à un parfum nommé Féminité du bois que porte ma soeur chérie depuis sa création ( créé initialement pour Shiseido ).Je reconnais ce parfum entre mille et il me rappelle tendrement cet être aimé. J’ai longtemps porté clair de musc, je le délaisse un peu en ce moment pour Annick Goutal mais je sais que j’y reviendrai…
Toutefois, j’attends avec impatience son eau qui doit sortir au printemps.
Arrgh, mets les liens chez moi vers tes articles (je suis longue à la détente) !
1. Exceptionnelles les références cinématographiques balancées en loucedé. 😉
2. Merci, merci, merci. Je n’y suis jamais allée. Passée devant oui mais seul Légio poussa la porte d’entrée.
3. Et quelle plume, mazette, quelle plume !
Tu racontes merveilleusement bien cet endroit que j’aime tant.
J’y ai acheté mon premier Lutens, Ambre Sultan, il y a déjà quelques années. Depuis je ne me parfume plus qu’en Lutens, soit dans des eaux très sucrées comme Rahat Loukhoum soit avec Duce Amère.
J’attends avec impatience l’Eau que je manquerai pas d’aller découvrir dans quelques semaines.
J’espère que ton article suscitera encore plus de curiosité !
Anna ,le petit « lutin » au pays des senteurs « Lutens ».
Merci de nous faire partager le voyage !
Je ferai court: MERCI ! avec toi je voyage comme posé sur ton épaule, je vis chaque instant, MERCI !
seriously, Love this post! I adore parfume
Quelle belle visite ! !!! J’y retournerais bien! À l’époque où j’y suis allée, les parfums me semblaient tous trop capiteux… depuis, la collection s’est étoffée… Tu me donnes envie d’y aller …
J’en rêve ! Merci pour ce beau billet !
Un grand merci pour cette jolie visite. Moi qui ne peux me déplacer..ce fut un doux moment de découverte. Petite question ? Si en plus, on pouvait avoir le parfum 🙂 Mon ordinateur serait ravi et moi, waouh, ce serait magique !!!
J’adore « Féminité du bois » Fille en aiguille, et mon préféré » Bornéo 1834″. Mais je n’ai pas eu la chance de « goûter » à tous les parfums. Et au fait, la prochaine visite c’est où ?
Coucou !
Vous avez aimé cet article on dirait, et j’en suis ravie car c’est probablement celui pour lequel je me suis le plus investie…
Merci donc. merci merci merci.
Et soyez contents : ce matin, je publie ce que j’attendais : LE portrait de Serge Lutens, avec SES réponses au questionnaire.
Découvrez l’homme derrière le lieu. C’est tout aussi magique 😉
C’est par là en accès direct : https://chicandgeek.com/bien-etre/serge-lutens-chic-chic/
Anne
Tubereuse Criminelle, Nuit de Cellophane, mes preferes, Bas de Soie, la derniere creation que j’attends avec impatience, Mauve de Swann, Oeil pour Oeil…comment ne pas tomber sous le charme des parfums et maquillage Serge Lutens? Americaine, je n’ai pas souvent l’occasion de visiter les Salons du Palais Royal Shiseido mais c’est toujours un plaisir de retrouver le corner Serge Lutens chez Barney’s a New York ou il fait un triomphe notamment avec sa gamme de maquillage. Petite critique, plus « honeyed » et calorifique, moins complexe, transparente et sombre qu’auparavant, l’actuelle reformulation de Feminite du Bois ne m’a pas conquise, je regrette la version originale Shiseido, celle des annees 90.
Un grand merci pour ce voyage. Je suis actuellement en Brevet Professionnel et je dois faire un dossier d’art. Et j’ai réalisée ce dossier sur Monsieur Lutens et grâce a toi j’ai envie de revisiter le Palais Royal. J’ai eu la chance de faire cette visite avec ma classe de CAP. Merci