Ce matin, je me suis levée aux aurores pour m’emmitoufler dans mon gros fauteuil de cuir, et regarder le dvd de « Coco avant Chanel » avec ma théière fumante pour seule compagnie… un dimanche d’hiver.
Je n’avais pas de grandes espérances cinématographiques, suite à la lecture de l’excellente critique de Géraldine à l’époque de la sortie en salles, et n’ai donc pas été déçue. J’ai eu exactement ce que je voulais, une plongée dans l’univers de Mademoiselle.
Pourquoi une telle fascination pour ce que je rechigne à appeler une marque, cet univers siglé ? Je ne sais pas.
Déjà en pleine canicule, je vous avais donné ma formule Chanel pour avoir moins chaud.
ça marchait ! J’ai encore envie aujourd’hui du manchon en revoyant ces images.
A la rentrée, je partageais mon engouement face à l’excellent documentaire de Loïc Prigent « Signé Chanel », contagieux jusque pour la gente masculine de mon foyer épidémique.
Plus tard, devant les vitrines de la rue Cambon, je fantasmais une allure douce et poudrée…
Qu’ont-elles donc ces silhouettes ?
Le noir et blanc, 1000 fois renouvelé
La douceur supposée d’un cachemire rose pâle
Le chic sans culotté d’une robe du soir rouge sur un ponton
Toutes elles me parlent d’une élégance inaccessible, d’un temps retrouvé, suspendu. Elles me murmurent des mots doux.
Au delà du total look, il y a aussi un imaginaire de luxe sans ostentation, jusque dans les vitrines, étincelantes pourtant, de la Place Vendôme fêtant Noël.
La joaillerie scintillait dans de la neige artificielle, au milieu des sapins en carton.
Mais même les bijoux de pacotille, les sautoirs, les chaînettes, m’attirent…
Et la veste gansée, croisée dans une boutique vintage chante encore Chanel en rose…
Chaque fois que je croise une femme avec au bras le sac cartonné noir au camélia de papier blanc (ou inversement), je frémis.
Quoi que renferme ce sac, il est estampillé précieux à mes yeux.
Un accessoire ?
Mieux encore, un sac en tweed ou en python ?
Il est peut-être comme le cabas de Mary Poppins, magique, minuscule mais dont on pourrait sortir une panoplie… Une casquette de marin, des bottes de motarde, un camélia blanc et une guitare folk ? Le jour où j’ai ce look, je change de voix et je me mets au air guitar (j’ai abandonné l’idée de pouvoir un jour être une vraie musicienne, même pas en rêve !)
Je suis prête aussi à faire du sport !
J’apprendrai comment tenir à vélo sans stabilisateurs, je me mêlerai à une horde de rugbeux et ce ballon-là, même Chabal ne me fera pas peur en traversant les lignes ennemies pour l’aller déposer entre les poteaux. Je découvrirai la poudreuse, James Bond n’aura qu’à bien se tenir… j’enfilerai les cuissardes en caoutchouc Prada pour aller au milieu, où coule la rivière, pêcher la truite à la mouche, avec Brad et Robert.
Que ne ferais-je pour ce double C ?
Pourquoi ? Les deux initiales de Coco dorées sur le cœur, je me demandais donc ce matin, très sérieusement:
« Quel Dieu, quel moissonneur de l’éternel été,
Avait en s’en allant négligemment jeté,
Ces deux faucilles d’or dans le champs des étoiles ? »
Moi, la fille Marc Jacobs, me voilà prise en flagrant délit de rêves Couture en noir et blanc.
Je crois que je mérite ce masque, non ?
Edit : dans la série Chanel Mania, Beauté Blog nous montre qu’on peut avoir la marque dans la peau au sens propre aussi !!! Je lui chipe sa belle image, mais allez lire son article…
Anne
Il n’y a que les bottes pour me faire chavirer !!!!
Tu as raison Anne, Chanel ce n’est pas une marque. C’est plus que ca, parce que dans marque on a tendance à ne voir que le côté « faire vendre » alors que pour moi, il y a un esprit Chanel, une allure…
A défaut de pouvoir encore m’offrir un 2.55 en cuir rouge, je mets Allure et en avant ! Toute la maison est chez Chanel: papa avec Pour Monsieur, maman avec n°5.
Chanel, c’est une exception française dont on peut être fiers !
Anne, chaque matin te lire est un réel bonheur … Chanel, c’est le rêve absolu ! (Et inaccessible en ce qui me concerne !!!)
Je vois de belles choses par tes yeux, Lady Anne, merci.
J’ajoute juste 2 petites notes, un rien stridentes, dont tu n’es en rien responsable :
– Logomatic : les accessoires des grands couturiers me déplaisent. Mettre clairement son logo bien en évidence s’apparente à un manque de « griffe », de « coup de patte ». Franchement, le sigle apparent, je trouve cela moche et inutile, d’un bout à l’autre de l’échelle vestimentaire. Je ne fais pas de pub pour les fabricants, pour les marques. Je refuse. Je ne porte pas leur vitrine, leur pancarte. Si j’avais les moyens, je ne me paierais pas du Untel estampillé. Un style se remarque, non ? Ou alors il est raté. Pourquoi le souligner aussi lourdement sinon ? Nous ne porterions bientôt plus qu’un gros logo en place d’un bijou ou d’un sac !?! Allons donc…
– Star Système D : Que des stars soient payées pour porter des sigles, ou que du matériel à marque apparente leur soit offert afin qu’elles en assurent la promotion, soit, mais avons-nous besoin de les imiter, qui plus est en payant ?
La rêverie vite atterrie sur le marbre froid et clouté d’une aberration de plus.
Je hais les lundis ; )
je suis parfaitement dacord
@ Abstand : si je vois ces bottes, je ne réponds plus de rien !
@ PBMV : pareil pour papa et N°19 pour maman… 2.55 rouge, validé 1000 fois. On peut rêver ensemble !
@ Stéphanie : merci Minette ! On est toutes un peu Jasmine ou je ne sais plus qui qui chante « ce n’était qu’un rêeeeeve » 😉
@ Dori : Merci madame. Tu as raison sur le fond : les skis à logo, c’est surréaliste même… et ridicule (le reste aussi). Dans la vraie vie. Dans la vraie vie, il n’y a que les bottes (et la casquette et les bijoux et… j’arrête) qui me feraient craquer la CB. Mais là je suis dans mon monde onirique et je tague des doubles C sur la machine à laver. Y’a rien à comprendre. Irrationnel quand tu nous tiens. Ceci dit, ton idée d’être une femme sandwich payée pour arborer des logos me sifflote à l’oreille. Vais me mettre au foot moi et j’aurai mes maillots et mon équipe black & white siglée (oui à mon âge, on est meilleur en directeur de club que sur le terrain…) pis j’arpenterai le bord de la pelouse en fumant des grosses clopes et en me cachant les yeux chaque fois qu’il se passe un truc de ouf ! Pourquoi y’a que des mecs dans ce métier? ça a l’air rigolo pourtant.
J’avoue que je ne cracherais pas sur un petit, tout petit sac mais par dessus tout, j’adore les bottes, trop classes !!!
Je vois que je ne suis pas la seule !
Chanel m’obsède aussi en ce moment
J’ai très envie d’économiser durant un long moment pour m’offrir une pièce Chanel,pas forcément un sac car payer plus de 1000 euros pour un Timeless ou un 2.55 c’est quand même une grosse somme que je me vois mal trimballer à bout de bras…
Chere Anne, je ne sais pas ce que vous fumez avant d’écrire vos articles , mais mazette vous le fumez avec talent !( c’est légal votre dopant ? )
Ma mère a bossé chez Chanel quand j’étais gosse. Je pouvais avoir tous les parfums que je voulais.
Manque de bol, j’en aimais aucun… 😀
tu le dis si bien …
Un délicieux post ! Pour ma part…j’ai toujours fantasmé sur une veste Chanel…portée avec un jean…qui sait un jour je finirai par l’avoir !!
Quel bonheur ce petit moment matinal à te lire…
Chez Chanel, je prend le sac, mais sans le logo, car là dessus je rejoins complètement Dori, je n’aime pas trop jouer au VRP, et en payant en plus !
Pour les curieuses, Luxe TV diffuse actuellement ( et réguliérement )un reportage sur les petites mains de Chanel .On y voit de bien belles choses et quelques explications interessantes .
excellent billet, ravie de voir que je ne suis pas la seule à fantasmer sur cette marque 🙂
http://www.whatdialike.com
Si tu aimes l’univers de Gabrielle Chanel va vite voir le film COCO et Igor…. Anna mouglalis est sublime de classe. Ses tenues sont à tomber et incarne bcp mieux CHANEL QUE Audrey Tautou.
Tu peux voir des photos du film sur mon blog….
Isis
Idem pour moi, à 9 ans, je voulais déjà un sac Chanel… Je n’en ai toujours pas… Je garde espoir…
J’ai lu attentivement les 2 derniers posts de Paulo… Impressionnant ce jeune indien sur la video du NED. Je n’ai pas bien sûr laissé de com’, tu penses… Au milieu de tous ces geek, je faisais tâche…
.. du TED ! (non mais vraiment…)
par temps de crise, ça rassure … puis on peut rêver !