« Happy New Year !
Voici ton double imaginaire alanguie dans les vapeurs du bain brûlant.
Tout va briller cette année, c’est certain ! Même ta culotte. »
Eudoxie savait qu’en me souhaitant glitter, paillettes et scintillement, elle faisait mouche.

Il semble que depuis 100 ans, tout est prêt pour la sortie de cette léthargie imaginaire. Alignés sous le ciel très haut de mon lit de princesse au petit pois, robe, accessoires, colifichets… attendent mon réveil.

Mais d’abord il va falloir démêler les écheveaux de la toison d’argent laissée en jachère par Fred depuis si longtemps, délicatement tressée par Eudoxie, qui aspire à la légèreté dans un vent d’été.

Remplacer ma couronne d’endormie par une tiare moins encombrante.

Je parle, je rêve, mais je dors toujours !!!

Lasse, j’ai abandonné (aux mains expertes de David) l’idée de terminer le chantier pour m’assoupir si profondément que je vous ai négligés depuis quelques mois, terrée ou plutôt engloutie telle une baleine dans ma jolie baignoire… Honte !

Les bruits des perceuses et autres coups de marteaux ne me font pas moufter… je suis grave enfoncée dans les limbes du sommeil de plomb.

Il faudra donc qu’un Lancelot du Lac m’embrasse pour me réveiller. Où est-il passé ?

C’est que je commence à m’engourdir sérieusement… ma peau se fripe dans l’eau qui tiédit, mon teint se fane (et je fais du lard).

Vite vite, qu’il arrive !

Enfin !!! J’ouvre un œil péniblement. Mes premiers mots sont pleins de l’humeur noire d’une qui a trop dormi et blâme le premier qui passe : « Quel foutoir ! Installez-moi une robinetterie digne de mon rang, s’il vous plaît ! Et détournez les yeux, que je me rince des bulles de savon. »

C’est parfait. Merci… je me radoucis.

Une faim de loup. Laissez-moi manger ma banane toute nue dans la cour.

Puis me mirer une dernière fois dans les yeux de mon chevalier ou plus efficacement un grand trumeau aux alouettes.

J’aimerais y voir quelque chose comme ça :

Là je rêve encore, éveillée 😉

Mais la belle Eudoxie avait raison: tout brille !!!

Même si j’ai oublié mes chaussures aux semelles de diamants, de la poudre de perlimpinpin reste accrochée à mes pieds trop propres.

Je cours, et tourne et vire avec empressement, je cours encore.

Parce que, comprenez-vous, au grand galop, c’est mon carrosse qui remonte la rue Saint-Honoré en cet instant-même !

2014 commencera en avril, mais dans le train d’enfer de mille chevaux d’écume qui galopent à la lune.

Une nouvelle fois, je vous la souhaite lumineuse.

Anne

Note
Croquis: Eudoxie. Photo de base, robinetterie et carrosse: Chic&Geek. Le reste du glitter vient de là.