Un interminable escalier blanc à gravir, lourde valise à la main, pour rejoindre l’insouciante fillette qui se découpe et se démène dans le bleu du ciel.
L’ascension est périlleuse, rythmée par la musique de l’orchestre en bas.
Combien de marches encore ? Va-t-il les avaler d’un trait ou bien se reposer un instant avant de reprendre sa route ?
Depuis que je connais cet homme, il monte ces escaliers. La petite fille n’est pas lasse de lui faire signe et je les regarde tous les deux en me demandant quel message se cache derrière ces retrouvailles…
Est-ce la Marche Funèbre que jouent les musiciens ? L’escalier métaphore de la vie et le ciel un hypothétique paradis ?
Ou bien la Valse de l’Adieu ? Il ne monte pas. Il se retournait juste pour la voir une dernière fois avant de descendre vers nous, tristement…
Je ne sais pas.
J’attends depuis longtemps que quelqu’un me raconte l’histoire de ce trompe l’œil, au dessus de la station de métro Etienne Marcel…
Vous avez une idée ? Les miennes sont trop noires.
Anne
Liens et informations :
La fresque murale se situe 17 rue Etienne Marcel, Paris 1er. Elle est signée RIETI, 1989.
Pour en savoir plus, voici une interview de l’artiste, Fabio Rieti
Et le site de sa fille Léonor Rieti, qui travaille avec lui
Un très beau trompe l’œil, j’aime beaucoup le concept. Je l’aurais juste mis un peu plus bas, au ras du sol.
Il y en a, sur son site, qui sont plus bas… Tu as raison, c’est chouette.
J’ai peur cependant qu’avec le temps, les peintures en bas ne se retrouvent couvertes de graffitis… là il faut un sacré échafaudage pour atteindre le truc, ça aide peut-être à la conservation 😉
Un papi qui emmène sa petite-fille en vacances… c’est une station balnéaire où le petit orchestre accueille les premiers estivants, qui ne seront peut-être pas très nombreux mais qu’importe, arrivé en haut de l’escalier on voit la mer. La valise est un bien peu lourde, parce qu’elle renferme leurs affaires à tous les deux, mais allez, c’est pour la bonne cause, que l’enfant puisse courir bondir jaillir à sa guise. Elle le devance et lui raconte toute excitée ce qu’elle voit, et sa joie lui fait sentir sa charge plus légère. La fresque évoque un peu les décors de De Chirico, mais qui se seraient animés de cette promesse de temps passé ensemble.
D’un coup, tu éclaires cette image, tu l’illumines.. je penserai à toi chaque fois que je passerai devant 🙂 Merci !!!
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C’est dimanche ! C’est dimanche ! Les musiciens animent l’ après-midi qui s’ étire.
Grand-père est là, il a pris le train de 15h57, Maman avait dit : il sera là pour le thé.
Grand-père est encore solide, il n’ a besoin de personne pour monter les marches même s’il sera un peu essoufflé lorsqu’il arrivera tout en haut et profitera des effusions pour reprendre haleine. L’ enfant babillera dans son beau langage tout en prenant la main de son Grand-père. Tout en l’ écoutant le vieil homme sourira, et même si ses dents n’ont plus l’éclat d’antan il aura le visage éblouissant de joie. Comme dans un rêve, ils marcheront vers la maison, heureux de se retrouver.
Oh ! j’en suis chamboulée… merci 🙂
Toi comme Stellamatutina y voyez un grand-père. Je pense au mien du coup… avec amour et nostalgie, la gorge un peu serrée. Un an déjà…
En bas de l’escalier le passé, en haut le futur.
L’homme à la valise comme Ulysse a quitté la maison familiale pleine de musique (Yehudi Menuhin au violon et Glenn Gould au piano jouent une suite de Bach.)
L’homme a quitté le tendre monde familiale en espérant trouver la vivacité d’une nouvelle naissance.
La petite fille qui symbolise ce nouveau monde lui tend les bras pour l’accueillir.
Parviendra-t-il à la rejoindre en dépit du nombre de marche et du poids de la valise ?