Où l’on découvre que derrière les vitrines se cache un endroit fascinant… Magical Mystery Tour.
La rue Saint-Honoré peut se transformer soudain en Allée des Embrumes…
Je n’en avais aucune idée lorsque j’ai repéré la boutique Podium, quasiment en face de Colette, au numéro 334 très exactement.
On ne la remarque pas tout de suite.
Il faut être dans un certain état d’esprit pour ça, curieux, ouvert, prêt pour la magie, noire ou blanche.
Alors elle s’impose à vous et vous attire, fatalement.
La vitrine, de loin, fait songer à deux horloges tarabiscotées, sans aiguilles, encadrant une porte si sombre qu’elle semble ne jamais pouvoir s’ouvrir que sur un tombeau…
Mais dans ces endroits, on trouve parfois des trésors !
On s’approche, fasciné, et on perçoit les détails.
Des bijoux étonnants sous cloches, un oiseau de mauvais augure, noir encore, et un fin grillage… d’une maille si serrée qu’elle ne laisse rien deviner de l’intérieur : intriguant.
En voyant ces joyaux spectaculaires, j’ai été comme envoûtée et je me suis approchée, une première fois, de la poignée ouvragée en forme de P (comme Potter).
J’avais été rassurée par la présence, au milieu des trésors, d’une croix, énorme, de chevalier ou de Reine de la Nuit, à la voix de soprano qui brise les verres.
Rassérénée et subjuguée, par la beauté de la pièce, sortie droit d’un tableau de Diego Velázquez, chapelet de perles au poignet d’une Dame à l’Eventail.
Le cœur battant la chamade, j’ai donc osé.
Enfin pas exactement, car la porte s’est ouverte seule !
Derrière elle, un charmeur de serpent, vigile au pouvoir d’invisibilité (il porte l’anneau de Gygès), courroucé de me voir zoomer sur la vitrine, qui m’a interpellée.
J’avais le choix : fuir en courant (tentant) ou affronter Cerbère…
Dès que mes yeux ont croisé les siens, il m’a souri et s’est avéré plus doux qu’un agneau, ses iris brun foncé pétillant d’une presque imperceptible mais pourtant présente malice.
Amusé de mon verbiage et de mes explications confuses, il m’a invitée à entrer.
Ce que j’ai fait, sur la pointe de mes ballerines.
Face à moi, un meuble à la rotondité surprenante, éclairé par des lampes qui semblaient flotter dans l’air.
Par la porte dérobée, comme dans tout Temple, arrive une Gardienne, plus séduisante encore que celle des clés de Thorgal.
Celle-ci se nomme Ieva.
Alors, je me suis sentie rentrer dans un décor d’un autre âge, inconnu, un mélange entre la boutique de Barjow & Beurk, dans l’inquiétante Allée des Embrumes, et la salle sur demande de Poudlard.
J’étais Hermione, aux côtés d’Harry Potter, sur le point de vivre des aventures fabuleuses.
Une fois habituée à l’obscurité rafraîchissante du lieu, j’ai distingué les premiers éléments autour de la bizarrerie centrale…
Une armoire (à disparaître ?) massive, des coffres à vitrines sur tous les murs, des tiroirs partout, et toujours ces éclairages étranges.
J’étais hors de l’espace connu, dans un univers parallèle, étrangement à l’aise, comme si un parfum opiacé détendait l’atmosphère, chargée d’énergies impalpables, de ce cabinet de curiosités.
Ieva m’a expliqué que le métal des commodes alignées était conçu par la Nasa.
J’ai pu admirer les autres détails fascinants : un crocodile ici, un trophée en boîte crânienne là, des sculptures baroques dans le bois… une nouvelle surprise où que le regard se pose.
Derrière l’armoire, accueillants, sont apparus des fauteuils cossus et j’étais dans le bureau d’Albus Dumbledore, entourée d’instruments bizarres conçus par le plus habile des orfèvres.
J’ai cherché la Pensine, pour y plonger, mais ne l’ai pas vue, lors de cette première visite.
Il était temps de prendre congé.
Ieva m’a promis de demander si je pourrais écrire sur cette expérience merveilleuse et de me tenir au courant par hibou…
Elle a tenu sa promesse !
Quelques jours plus tard, je recevais le sésame en un rendez-vous officiel, pour vous montrer mieux les vitrines et les tiroirs de cette boutique d’apothicaire.
Je piaffais d’impatience à l’idée de revenir, bientôt.
Et de prendre quelques clichés des bijoux, bien sûr !
Anxieuse aussi, j’avais peur de ne pas savoir comment vous raconter cette histoire, de ne pas être capable de vous rendre le côté sombre et la lumière blanche projetée précisément sur les pierres précieuses, les sublimant.
A suivre… EDIT : la suite est en ligne en cliquant ici !
Anne
Love it !
Quel joli récit … je m’en vais de ce pas, parler de cette article à une copine qui va adorer cette boutique. D’ailleurs, tu as piqué ma curiosité, et la prochaine fois que je serais dans le quartier j’irai y jeter un oeil.
Le côté Harry Potter me séduit vraiment …
;-D
Paris est vraiment magnifique, regorgeant de surprises partout… même après 26 ans de vie commune avec cette ville, je n’en connais pas le quart… merci pour cette jolie découverte, Anne.
Anne tu me donnerais -presque- envie de lire Harry Potter pour savoir qui est cette Hermione. .
Quoiqu’il en soit j’ai marché à tes côtés dans cette boutique aux faisceaux lumineux, dont tu transcris à merveille l’ambiance. D’autant plus que le peintre des Ménimes, le somptueux Vélasquez était de la fête. Grisant !
Si je délaisserais les parures encombrantes, j’emporterais bien dans mon escarcelle les fauteuils de v’lours rouge aux bras accueillants et purpurins.;)
Dis, Anne, la prochaine fois que je viens à Paris, tu me sers de guide ?
@ Séverine : tu m’en vois ravie… je me suis appliquée pour que le texte rattrape un peu la qualité des images.
@ Mademoiselle S : Comme c’est sympa ! Une nouvelle lectrice en perspective… Mercredi, la suite plus consistante de cette aventure joaillière. j’espère que tu ne seras pas déçue.
@ Samsamgi : C’est vrai qu’on découvre encore des merveilles, même dans une même rue, elle change à chaque visite… magique 😉
@ Mrs B : Les vertus d’Harry Potter sont innombrables (la première étant de faire lire à des enfants des pavés de 800 pages aux côtés desquels un bon classique paraît ensuite un « petit » livre…) mais je ne pense pas que tu aies besoin de lui pour enchaîner sur des classiques que tu possèdes déjà sur le bout des doigts ! Et puis je me demandais vraiment si le texte ne serait pas insipide pour quelqu’un qui n’a pas lu HP… tu me rassures. Merci ! Et mercredi, on reste là mais les références seront différentes… promis ! Je pense même que vendredi, il y aura du zoom sur ces fauteuils que j’aurais volontiers embarqués moi aussi ! Chouette hein ce velours carminé…
@ Stéphanie : Je n’attends que ça !!! Préviens surtout 😉
Bisous
Anne
Oh Harry Potter a ses adeptes et de nombreuses qualités, un monde foisonnant une écriture fluide, et j’en suis heureuse pour sa créatrice, c’est une belle histoire d’écrivain.
Mon fils aîné a apprécié les premiers, ses puînés pas à ma connaissance, ils ne réclament même pas les films, lisent d’autres auteurs contemporains. (La littérature jeunesse est foisonnante à mon époque c’était plus restreint).
Quand à moi ce n’est pas ma tasse de Earl Grey, je dois être trop vieille pour adhérer à l’univers de ces enfants-sorciers.
J’attends avec impatience le gros plan sur les fauteuils empourprés.;)
Bonne fête super Anne!
Pour une fois qu’on peut te la souhaiter… non sans humour!
Merci pour tes brillants billets et tes postes, semer généreusement…
***
@ MrsB : J’ai souvenir de bibliothèques rose, verte, rouge et or 😉 Je ne buvais pas encore de Darjeeling à l’époque. Nous devrions nous rencontrer un jour, chez les frères Mariage par exemple…
@ Peace : MERCI !!! Pour être optimiste, je dirais que tu es la première à y avoir songé et cela me touche beaucoup, beaucoup… Pour être honnête d’ailleurs tu n’es pas tout à fait la seule car j’ai reçu à l’instant un email automatique de quelque base de données à laquelle j’appartiens m’offrant un code de réduction si j’achète quelque chose… mais ce n’est vraiment pas pareil !!!
J’ai encore l’espoir que Lancelot s’en souvienne sans piqûre de rappel (je le lui ai dit hier… pfff. les mecs ;))
Merci à toi de me lire et n’hésite pas à laisser un petit mot de temps en temps.
Je te souhaite moi un joyeux non-anniversaire, très chère (statistiquement, j’ai moins de chances de me tromper qu’en tentant le contraire).
Bisous
Anne
C’est ma fête !!!!!
Avec plaisir, se rencontrer autour d’un thé serait agréable , chère Anne-dont-c’est-la-fête et le non-anniversaire (tu connais Alice également;))
Oui vert, rouge et or. Enfant, avec le chocolat lilas trembler de froid avec Jack (London), volais avec Saint Ex, s’émouvoir avec le bon petit diable, rire avec Fifi et ses nattes toutes roides. Plus âgée avec thé, les premières émotions rosissant les joues furent avec Jane Eyre, entre les deux Agatha Christie dans une horrible collection bleu foncé, pas encore avec thé mais avec muffins !
Ce n’était pas mieux, ni moins bien, même si nous avons plaisir à faire lire aux enfants de l’entourage les mêmes romans qui nous ont emportés très loin.
envoûtant ; )
Waaaaaw! Magnifique!
On n’a pas idée de l’intérieur lorsqu’on passe devant la vitrine. Heureusement, tu as poussé la porte pour nous! Quel beau cabinet de curiosité et de préciosité!
Et ce n’est que le début 😉 Les bijoux sont fascinants… Mais il m’a fallu très longtemps avant d’oser entrer. Il se dégage de ce lieu un parfum d’interdit (aux moldus)
Ce lieu semble irrémédiablement attirant et ce meuble central….fascinant !!
Mais oui, c’est notre fête ! Bonne fête, Anne !!
BONNE FETE à toi aussi, Anne !!!
Merci.
Demain, on ouvre le meuble 😉
Vous m’avez, certes, donné envie d’aller dans cette boutique mais c’est surtout votre article si joliment écrit qui m’a plu ! Et étant une grande fana d’Harry Potter, je suis RAVIE d’être tombé sur ce billet ! J’ai hâte de visiter la suite de votre site !