Il y a des souvenirs d’enfance qui vous « hantent » parfois pendant toute votre vie. J’écris « hantent » entre guillemets car le souvenir dont je vais vous parler est très bon, je devrais d’ailleurs peut-être dire qui vous « habitent », ou vous guident, et là on peut commencer à laisser de côté les « ».
Ça s’est passé il y a longtemps, assez longtemps pour ne pas pouvoir vous dire exactement quel âge j’avais, je sais seulement que je savais déjà lire, assez en tout cas pour qu’on m’offre un livre à mon anniversaire, un livre avec très peu d’images, disons que je devais avoir peut-être 8 ans.
C’était donc mon anniversaire (oui, j’ai assez mal maîtrisé le suspense sur ce coup, en même temps, je n’écris pas de romans policiers, je suis donc excusable, non?) et une amie de mes parents dont je me souviens essentiellement pour cela, m’offrit ce livre:
Allez savoir pourquoi, peut-être était-ce la couverture aux couleurs un peu ternes, peut-être la rareté des illustrations à l’intérieur (nombreuses et magnifiques en réalité pour un roman, mais rares comparées à une B.D.) mais voilà que je pris instantanément la décision de classer ce livre parmi les ennuyeux, et c’est comme ça qu’il s’est retrouvé pendant au moins deux ans sur une étagère de ma chambre, neuf comme un livre neuf, sans que je le touche.
La lecture étant une drogue dure, il arrive au lecteur tôt ou tard un moment, où faute de sa came préférée, il est prêt à tout lire plutôt que de rester sans sa dose quotidienne, et plutôt que l’emballage des corn-flakes, j’ai donc fini par ouvrir ce livre.
Les heures passées en sa compagnie figurent tout en haut du classement des meilleurs moments de mon enfance, de ma vie toute entière en fait, et pour cela je me rappelle de Ruth qui me l’a offert, et je lui suis reconnaissant.
Ce livre est, comme son titre ne l’indique pas forcément, la version Italienne de deux romans anglais « A bear called Paddington » et « More about Paddington », et peut-être reconnaîtrez vous plus facilement Paddington sur cette illustration. C’est l’histoire d’un petit ours très sympathique mais un peu maladroit, ayant appris l’anglais pour pouvoir émigrer de son Pérou natal vers l’Angleterre, trouvé à la gare de Paddington par la famille Brown et accueilli par eux dans leur maison.
Si je vous parle de tout ça, outre le fait de vous conseiller de le lire, et de le lire ou l’offrir à vos enfants si vous en avez (si vous n’en avez pas, lisez-le aux enfants de vos amis, je vous garantis des moments très agréables) c’est qu’en plus d’un moment agréable, cet épisode m’a appris l’importance de ne pas juger les choses de l’extérieur d’un seul regard, mais à regarder ce qu’elles recèlent à l’intérieur (la même chose vaut pour les gens, mais ça bien sûr, je ne vous ferai pas l’affront de vous l’expliquer, je m’en tiens aux choses pour aujourd’hui, après tout, il va falloir que je me lance et je finisse par faire une des transitions les plus osées depuis que l’aventure Chic & Geek a commencé).
C’est donc avec le même type de regard dédaigneux que j’ai accueilli fin juillet l’annonce par Apple du (de la?) Magic Trackpad. Je me suis dit « oui, bon, c’est ça, j’ai mis depuis longtemps une souris sur les MacBook Pro, c’est pas pour mettre maintenant un trackpad sur un Mac de bureau ».
La leçon de Paddington et de légères douleurs au bras droit en fin de journée dues à l’utilisation intensive de la souris m’ont poussé à revenir sur ce raisonnement en deux mois plutôt qu’en deux ans, et à essayer donc le fameux Trackpad.
Si j’ai décidé de vous en parler aujourd’hui, c’est que j’ai trouvé cet appareil excellent, beaucoup mieux que tout ce que j’imaginais.
D’abord, précisons qu’il corrige les principaux défauts du trackpad des ordinateurs portables, c’est à dire la position centrale devant le clavier, obligeant le poignet à une torsion désagréable, la taille réduite pour mes grosses mains, et le fait d’être horizontal.
Au contraire, le Magic Trackpad se place à droite ou à gauche de votre clavier, à la distance souhaitée en toute liberté, sa surface est grande, très agréable au toucher (comme les trackpads en verre des derniers portables Apple) et légèrement inclinée.
Bien sûr, comme le trackpad des MacBooks, l’utilisation de celui-ci exploite l’interface multitouch, permettant d’effectuer un certain nombre d’opérations sans avoir à bouger le pointeur de la souris. Ainsi on déplace le curseur et on clique avec un doigt, on effectue un clic droit avec deux doigts, un scroll horizontal ou vertical toujours avec deux doigts, trois doigts permettent de passer aux pages suivantes et précédentes (dans un navigateur web, un ebook, ou tout document comportant des pages), 4 doigts permettent d’actionner Exposé ou de passer d’application en application. Sans compter le zoom par pincement ou la rotation d’images, etc etc…
Le scroll, notamment, avec inertie comme sur iPhone, est tellement agréable qu’on se surprend à aimer les longues pages web juste pour le plaisir de les faire défiler à grande vitesse en les arrêtant très précisément à l’endroit souhaité (promis, je vous expliquerai la différence entre nerd et geek, si je recule l’échéance c’est un peu par peur de mon bilan personnel 😉 ).
Le panneau de préférences système ad hoc permet les réglages et fait la démo des différents gestes.
Bien sûr, il faut compter quelques heures d’utilisation pour apprivoiser l’outil, je vous conseille d’ailleurs, bien qu’un clic mécanique soit disponible, de le configurer comme ci-dessus en « tap to click », c’est à dire que juste un peit coup sur la surface suffit à cliquer, c’est un petit peu plus dur au début, le temps d’assimiler la sensibilité, mais tellement plus agréable ensuite.
Le logiciel qui le pilote est assez bien fait pour détecter combien de doigts bougent même si les autres reposent à la surface, détail non négligeable car pendant la première heure je trouvais fatigant d’avoir ma main en suspension avec un seul doigt au contact, jusqu’au moment où je me suis rendu compte que mes 5 doigts pouvaient tranquillement reposer sur le trackpad.
Hormis les avantages évidents liés au multitouch qui permet de faire pas mal de choses plus rapidement qu’à la souris, il y en a deux autres de taille:
- d’une part, la main ne bougeant pratiquement pas, l’utilisation est beaucoup plus reposante que la souris, je n’ai plus mal au bras le soir depuis quelques jours.
- d’autre part, le « tap to click » rend son utilisation totalement silencieuse, chose appréciable pour quiconque travaille en open-space (sisisi, les souris ça fait du bruit en cliquant)
Voilà, en conclusion, je ne saurai trop vous recommander l’adoption d’un Magic Trackpad, la lecture des aventures de Paddington, l’ours qui venait du Pérou, et de garder un esprit ouvert face à la nouveauté, dans l’ordre que vous préférez.
Paolo
Un mot… GENIAL!
biz
caro from geneva
Parfois je me demande si ce n’est pas mon mari qui écrit ces articles en cachette la nuit 😉
C’est incroyable comme j’ai un Paolo bis à la maison (Biarritz quand même)
Ce que je ne comprend pas mais je ne suis pas geek ou nerd juste mariée, c’est que j’ai un macbook pro un peu vieux maintenant (2 ans) mais pour ce que j’en fait ma bonne dame…. bref j’ai depuis toujours le système du tap to click et des 2 doigts et des 3 doigts et tout et tout sur mon mini trackpad. Là c’est juste plus grand donc plus comfortable et moins douloureux non? Mais le système existe déjà depuis longtemps non? ou je m’égare?
Bref merci pour ces articles, je peux épater mon mari de temps en temps en disant que je suis déjà au courant des nouveautés !
Non non, point d’égarement, effectivement les trackpads des portables font ça depuis un moment, mais en plus des avantages que je citais, taille, position, inclinaison, il s’agit là d’avoir la même chose sur un Mac de bureau (iMac 27″ pour le soussigné).
Bien le bonjour à mon alter-ego Biarrot 😉
L’ours Paddington quel plaisir de le retrouver ici. Merci Paolo.
La nouveauté je n’y suis pas hostile bien au contraire, l’idée est de tout de même bien juger de ses réels besoins.
Et très honnêtement pour l’usage que j’ en ferais cette merveille serait inutilisée.
Mais je note de montrer cet outil à qui de droit.
Genial ce poste… Ta premiere partie m’a attendri comme un chamallow, ta deuxieme m’a fait me poser des questions sur le trackpad de mon macbook (a t’il ne serait-ce qu’un 10eme des capacites de ce Magic la, et l’ignore-je ?)
merci Paolo !
Merci pour la réponse rapide et donc on voit bien que ce n’est pas moi la geek de la famille ! (je pars du principe que tout le monde a le même ordi que moi et je m’énerve quand personne ne comprend mon « fait pomme T ça va plus vite »)
Je vais donc faire mon possible pour être au moins chic.
Comment te dire… j’allais acheter la super souris dont tu nous avais fait l’éloge l’an dernier pour travailler sur mon nouveau MacBook pro… Quand j’ai découvert le nouveau trackpad du dit-MacBook pro et que j’ai pris connaissance de l’existence de son petit frère Magic. J’hésitais donc…
Maintenant que tu nous le recommandes bah… mardi, je vais l’acheter de ce pas !
Thank you, boss
😉
PS : l’éxiste en VF le Paddington ?