C’était l’année dernière, Chic & Geek avait tout juste une semaine, et déjà j’exprimais mes réserves face au raz de marée annoncé du cinéma en « 3D ».

Pour celles et ceux qui ne nous lisaient pas encore à l’époque, c’était dans cet article sur Avatar.

En me relisant j’ai le plaisir de ne pas avoir envie de modifier quoi que ce soit à mon article (oui je sais, je rentre de vacances, je suis en pleine forme, et ça a tendance à gonfler ma confiance en moi-même 😉 ), Avatar fut en effet un film très agréable, auquel la stéréoscopie ajoutait des effets agréables sans pour autant révolutionner quoi que ce soit.

Là où le bât blesse, toutefois, c’est que depuis la sortie d’Avatar, on n’entend plus parler que de films en « 3D », de télévisions en « 3D », de retransmissions sportives en « 3D » et j’en passe.

Franchement, vous ne trouvez pas ça naze vous?

Je ne reviens pas sur le fait que le procédé stéréoscopique, consistant à filmer une scène avec deux caméras légèrement écartées l’une de l’autre, puis à projeter les images simultanément, de façon à ce que, en portant des lunettes spéciales, le spectateur voie une image avec chaque oeil et perçoive la profondeur date des années ’50.

Que l’invention ait 60 ans, 100 ans ou qu’elle date d’hier, le fait est qu’elle est selon moi inutile, voire néfaste.

D’une part, car vous avez peut-être eu la joie d’assister à une projection en 3D d’un film de 2h30, franchement le port de lunettes est pénible. Elles sont trop lourdes à mon goût, et je fais partie de ceux qui n’ont pas des lunettes de vue à ajouter en dessous.

D’autre part, elles ruinent une des plus grandes qualités du cinéma qui est d’avoir un écran assez grand pour qu’il occupe tout votre champ de vision, et vous permette de vous immerger dans le film. Là, avec ces gros bords en plastique autour de chaque verre, on est bien conscient de voir les images à travers une petite lucarne.

Ensuite car tous les films que j’ai vu avec ce procédé depuis 8 mois sont trop sombres. Evidemment, les lunettes occultant chaque oeil la moitié du temps, elles laissent passer la moitié de la lumière, soit une perte d’un diaph., et toutes les salles n’étant pas équipées de projecteurs capables de doubler l’intensité lumineuse normale, cette perte est seulement partiellement compensée.

Je pourrais encore citer le problème des enfants qui se lassent des lunettes et les retirent, puis se plaignent que tout est flou, la distorsion très visible de la perspective pour les spectateurs placés sur les côtés, et, argument ultime, le désespoir à l’idée de ressembler à ça:

Je sais, vous me trouvez ronchon, vous êtes en train de vous dire que c’était bien la peine de partir en vacances si c’était pour rentrer tout chafouin, et vous vous demandez ce que vous allez bien pouvoir faire de l’écran plat compatible « 3D » que vous venez d’acheter avec les 12 paires de lunettes à 100€ pièces pour LE soir dans l’année où des amis viennent voir le match de foot…

Bien détrompez-vous, c’est avec une bonne nouvelle que je me présente à vous: Sony vient de présenter au SIGGRAPH à Los Angeles un véritable écran en 3 dimensions, ne nécessitant pas de lunettes ni  de lentilles de contact!

D’accord, ce n’est qu’un prototype, et l’image n’est pas énorme encore, mais voilà selon moi l’avenir du cinéma: des salles rondes, avec les spectateurs placés autour d’une scène centrale sur laquelle se déroule l’action, visible sous tous les angles.

Je vous laisse avec la vidéo de démonstration, et cette pensée qu’un jour on ira voir un bon film plusieurs fois, sous différents angles!

Paolo