Je sais, je sais, la polémique sur la nécessité d’utiliser la vidéo pour arbitrer les matches de foot n’est pas récente. Elle est relancée à chaque coupe du monde par les inévitables erreurs d’arbitrage. Vous avez peut-être suivi les matches Allemagne-Angleterre et Argentine-Mexique, qui ont donné lieu à des erreurs spectaculaires.
Dans l’un, un but refusé aux Anglais alors que l’Allemagne mène 2:1, 7 minutes avant la mi-temps. Qui sait ce qui se serait passé si les deux équipes étaient allées se reposer sur un score nul?
Dans l’autre, un but accordé à l’Argentine sur un hors-jeu flagrant, alors que le Mexique avait bien entâmé son match, que se serait-il passé si le but avait été annulé?
C’est un peu trop facile de dire « Comme les Allemands ont gagné 4:1 et les Argentins 3:1, ça n’a rien changé ».
On pourraît citer également le deuxième but des Brésiliens contre la Côte d’Ivoire, et tellement d’autres que la liste serait bien longue (y compris la fameuse main de Thierry Henry contre l’Irlande, sans laquelle, faute de qualification pour le mondial, l’équipe de France soit dit en passant, n’aurait peut-être pas sombré si bas…)
Les arguments contre l’utilisation de la vidéo sont nombreux, et pas mal d’entre eux tout à fait valables, c’est clair que je ne voudrais pas d’un football où le match est interrompu toutes les 5 minutes pour une vérification vidéo, éventuellement assortie d’un petit spot publicitaire, ni d’un match où tout serait arbitré par l’électronique et pas des humains. C’est clair que ça rendrait les matches de haut niveau, qui peuvent se permettre d’installer les caméras très, trop, différents des matches de niveaux inférieur, voire amateur, où ces installations seraient impossibles.
D’un autre côté, on pourrait imaginer que la vidéo soit utilisée seulement sur demande de l’arbitre, et pas des équipes, hier par exemple, dans les deux cas cités plus haut, les arbitres ont hésité. Comme au rugby sur les essais, cela ne prendrait que peu de temps de vérifier, confirmer ou infirmer un but douteux, et permettre aux arbitres de ne pas vivre le restant de leurs carrières avec de tels fardeaux.
Parce que ce qui me donne envie de donner un carton rouge à la Fifa, c’est bien son attitude incohérente et dangereuse vis à vis des arbitres, pas l’injustice dans le cours du match.
Car l’erreur d’arbitrage, après tout, naît avec l’arbitrage, personne n’est parfait, et ça fait partie du football, on en accepte les règles si on veut jouer, il n’y a pas lieu de se plaindre ensuite.
Si donc nous n’avions, à la télévision comme dans les stades, uniquement accès aux images en temps réel, certes, les discussions seraient interminables (les Allemands se demandent encore si le ballon avait vraiment franchi la ligne en 1966 contre l’Angleterre), mais au moins, le doute persisterait, absolvant par la même occasion l’arbitre.
Alors qu’aujourd’hui, nous avons TOUS la vidéo, y compris hier soir les joueurs Mexicains et le public dans le stade, on ne sait pas bien pourquoi (en théorie, la retransmission des ralentis des actions douteuses est interdite sur les écrans géants dans les stades), nous laissant tout loisir d’accabler l’arbitre en étant certains qu’il a tort, lui qui, seul face à des centaines de millions de téléspectateurs, n’a que l’image en temps réel pour se décider.
Allons, ça revient un peu à bander les yeux du chauffeur du bus, puis lui en vouloir si on a raté un virage que nous, passagers, avions bien vu arriver, non?
Sans ralenti, les meilleurs auraient gagné, deux arbitres par ailleurs pas plus mauvais que d’autres auraient continué à arbitrer tranquilles, et les patrons de bistrots auraient servi tournée sur tournée pour qu’on élucide le mystère entre supporters.
Avec la vidéo pour les arbitres, les meilleurs auraient gagné, deux arbitres par ailleurs pas plus mauvais que d’autres auraient continué à arbitrer tranquilles, il n’y aurait eu que les patrons de bistrots à être lésés.
Dans la situation actuelle, l’Allemagne et l’Argentine ont gagné, deux arbitres repartent chez eux en même temps qu’Angleterre et Mexique (on parie que pour ces deux là la coupe du monde est terminée?) et même les patrons de bistrot n’ont rien à gagner…
Reste à la Fifa à s’inspirer de l’image ci-dessous pour régler définitivement le problème, rigolez pas, ils en sont capables…
Paolo
Les arbitres ont des responsabilités qu’ils assument. Sûr que c’est inquiétant pour tous les chimpanzés de la planète.
Multitâche. Chacun peut donc désormais prendre la place de quelqu’un d’autre sans rien connaître de sa fonction ? Après la superbe formule scolaire des parents qui décident du passage de leur enfant d’une classe à l’autre en place du professeur, va -t-on bientôt assister à un vote par sms pour autoriser ou non telle ou telle action lors d’un match de football retransmis à la télévision ? Tout le monde il est fort. Tout le monde il sait tout. Tout le monde il n’est personne. Du coup tout le monde il s’installe partout, et comme il n’est personne en particulier, partout il n’y a plus personne. Chacun pourra choisir les responsabilités qu’il veut. Plouf plouf.
@ Dori : ta démonstration est confondante (et un peu confusionnante aussi ;))
@ Paolo : Parfait, mais toi qui n’es pas arbitre et donc tenu à la neutralité, t’es pour qui maintenant que la foudre a passé ? (et ne me dis pas que tu es suisse !!!)
Le Ghana bien sûr, qui d’autre?
et maintenant ?