Bonjour !

Je reviens tout juste d’un léchage de vitrines en bonne et due forme.

Les boots à clous Killiwatch, les écharpes douillettes American Vintage, le gâteau d’anniversaire Hello Kitty de 2m de haut, les santiags colorées Free Lance…
Mais aussi la collection de camemberts du crémier, l’étal du primeur, les pâtisseries Stöhrer…
Les parapluies ouverts puis fermés puis rouverts, les dalles humides (du dédale numide), la terrasse chauffée du Café Etienne Marcel ou les gravats des travaux devant le Centre-Ville : j’ai pris plein de photos.

Il est 17h lorsque je rentre et il fait presque nuit chez moi.

Avez-vous vraiment envie de voir ça ?

Paris me donne une drôle d’impression ces jours-ci…

Exactement ce sentiment–là !

C’est une photo d’un album de Cyrille… les images des murs, ici même, vous en souvenez-vous ? C’était lui, déjà.

Je ne sais pas grand chose de cet ami parfait. J’allais vous dire où il vit et je m’aperçois qu’il habite juste « très loin ».

Petite précision : je bats n’importe qui au jeu du « je n’y suis jamais allée »*.
Par exemple, quand je dis « Je ne suis jamais sortie de France », je gagne à tous les coups. Je triche un peu car, il y a quelques années, je me suis retrouvée… à l’ambassade de Russie, qui n’est techniquement pas en sol français.
Bref les voyages et moi, ça fait deux.

Quand j’ai dit à Paolo que j’allais faire un billet sur les voyages d’ailleurs, il a juste répondu : « toi ? ».

Mais j’ai l’intuition que vous avez envie de vous barrer, de creuser jusqu’aux antipodes, de quitter votre bureau, votre maison, et de découvrir le temps qu’il fait à Nouméa ou à Rio… je me trompe ?
Votre silence poli le confirme, comme un aveu que vous êtes déjà, en imagination, sur des plages de sable fin, les cheveux salés et les pieds nus (je savais bien que c’était pas le jour pour les Santiags rouges).

On peut faire ça sans que ça tourne à la séance de torture du genre : « Regardez mes diapos de vacances » ?
Oui.

Par exemple, William Leymergie le matin sur France2, parfois il vous invite à faire un tour du monde… en fait c’est juste une pause de 2 minutes avec des webcams dans différentes villes et la température de l’air local.
Je les soupçonne de mettre cet interlude international pour se caler par rapport aux infos qui doivent être à 8h pile et aussi pour aller faire pipi ou fumer une demi-clope.

Donc disais-je le dépaysement (et je n’y connais rien de rien) est une histoire de sensations.

J’aime l’album de Cyrille qui s’appelle Impressions et je n’ai mis les pieds dans aucun des endroits qu’on y trouve (même pas Bordeaux, non).
Chaque image soulève une interrogation, est comme la bande-annonce d’un reportage.
Ce qui est génial, c’est qu’on n’a pas besoin de poser la question, encore moins d’entendre la réponse ou de se coltiner le documentaire.
On peut imaginer une histoire nous-mêmes ou passer à la diapo suivante.

Allez.
Trêve de bavardage.
Embarquement pour très loin.
Restez-y le temps qu’il vous plaira.

Merci Monsieur l’Aventurier, qui devient peu à peu à l’insu de son plein gré « envoyé spécial – correspondant permanent Chic & Geek, au bout du monde ».

Anne

*Règles succinctes du jeu « Humiliation » :
Tour à tour, chaque joueur affirme quelque chose de vrai et négatif sur lui-même qu’il pense unique et dont il peut avoir honte  ou se prévaloir (c’est snob au possible ce jeu…).
Les joueurs qui ne sont pas dans son cas lèvent la main.
On marque autant de points qu’il y a de mains levées.
On peut jouer par thème (« films non vus », « livres non lus »…) ou de manière plus générale.
Le jeu perd tout intérêt si vous décidez de mentir.
Exemple :
« Je n’ai jamais vu Starwars. » : tous ceux présents qui l’ont vu doivent être honnêtes et lever la main. J’engrange les points si je joue avec une bande de geeks !