Ou comment je me suis ridiculisée chez Colette…

OK, je sais, Colette, c’est «tellement surfait », c’est pour les touristes japonais et les snobinards qui ne connaissent rien aux vraies adresses hype confidentielles, près du Canal saint Martin, dans les bas-fonds du 18è ou les ruelles derrière Bastille… Rue Saint-Honoré, quelle idée ! Colette c’était le siècle dernier presque. Ça se veut tellement in que c’est out… mainstream.

Désolée, mais pour des raisons personnelles qui ne regardent que moi, je passe devant la boutique Colette plusieurs fois par semaine et pas en changeant de trottoir ! Je m’attarde devant la vitrine sans cesse renouvelée, empilage de pulls Uniglo aujourd’hui, camaïeu de cachemires parfaitement pliés entassés triés par couleurs dans des casiers bien parallèles… on aurait dit le dressing de Bree Van De Kamp.

J’aime bien Colette. J’y fais les soldes avant les soldes et j’y trouve toujours de petits cadeaux rigolos, chic ou geek, dans les bacs du comptoir, remplis de curiosités à quelques euros.

Hier, sur la petite table qu’on entrevoit depuis la vitrine de gauche, j’aperçois une lueur bleue familière… pas le bleu Klein, de Prusse ou de méthylène, le bleu Tiffany. Une boîte bleue ruban blanc, comme les paquets cadeaux de la maison new-yorkaise qui rendait le sourire à Audrey Hepburn. Sauf que cette boîte-là était toute douce, en peluche !!!

En voilà un cadeau idéal pour la Mini-Poupy, la baby fashion qui pique déjà le Vogue de maman…

Bonus : la peluche fait « pouêt » quand on appuie dessus ! Elle va adorer ! Je la prends.

Je demande gentiment au vendeur s’il en a une neuve, pas tripotée, emballée, lui expliquant que c’est pour un bébé (comme si j’avais besoin de raconter ma vie aux vendeurs… je ne peux pas m’en empêcher. Une façon d’humaniser l’achat, de créer un moment sympathique, provoquer un sourire poli.).

Et bien j’ai eu droit à mon sourire, et pas de politesse, non non non.

« C’est un jouet pour chien vous savez, je ne suis pas sûr que ce soit adapté aux enfants… »

La cruchaude !

« Vous croyez ? Oui peut-être… Si ça résiste aux dents d’un chien, ça ne va pas se déchirer sous la pression des gencives d’une fillette d’un an, si ? »

Il me regarde hébété. Qui est cette folle qui veut faire mordiller un Toutou Toy à un enfant ?

« …enfin c’est un bébé qui a un chien donc elle en fera ce qu’elle voudra. »

Ayé je suis grillée chez Colette.

Et je n’ai plus qu’à offrir un ami à 4 pattes pour aller avec la jolie boîte bleue. Pas sûre que les parents apprécient…

Histoire de me tenir au courant, j’ai regardé le site internet de la marque en rentrant et effectivement, il y a tout un attirail pour nos millions d’amis poilus.

Des trucs à mordiller, comme un iBone, une chaussure Jimmy Chew, la dernière édition de Dogue Magazine… si ça évite de se faire bousiller ses vrais escarpins Manolo Blahnik, c’est un investissement rentable !

Et aussi des versions maxi, douces et pelucheuses de dog beds… flacon de  Chewnel #5, Sniffany Box ou Furrari rouge.

Wahou ! Quel potentiel de cadeaux !

Mais ni mon iDog, ni Miniwaf, n’ont besoin de ces cadeaux et j’ai encore beaucoup de chemin à faire avant d’adopter une bête qui laisse ses poils partout dans l’appartement (Mais qu’est-ce que je raconte ? j’ai déjà ça… Ciel ! Mon mari.)

J’en connais une cependant qui pourrait être intéressée : la Paris Hilton de la gente canine… j’ai nommé… Omelette Superstar bien sûr !

Anne

Site Haute Diggity Dog