La présentation d’une collection de chaussures de luxe, en pleine fashion week parisienne, c’est l’occasion de voir et de toucher des objets précieux, des concentrés de délire créateur sur 12 centimètres, et même, quand on a beaucoup de chance, de décourvir derrière la porte le monsieur dont le nom est gravé en lettres d’or sur nos semelles préférées… Hiiiiii !!!!
Si vous suivez un peu les aventures de Chic & Geek, vous savez déjà que j’y étais en duo (aperçu ici), que nous avons d’abord découvert une inattendue magnifique collection de sacs, et vous avez eu l’exclu de mon crush sur slippers brodées illustré par Eudoxie…
Le syndrôme de Cendrillon n’a plus de secret pour vous. Vous avez compris également que Rupert Sanderson plane dans mon panthéon personnel au dessus de Jimmy, Manolo, Roger ou Christian.
Pas d’étonnement donc si la déferlante d’images de ce billet s’abat comme un tsunami sur votre écran et hante vos prochaines nuits…
J’attaque franchement par des boots laquées noires au décolleté indécent et des sandales si fines que faites pour des fées, dont elles ont les petites ailes à la cheville… charming !
Cette dualité me semble illustrer parfaitement la collection de l’hiver prochain.
Jonglage entre hard rock et fragile romantisme, perfection dans la simplicité ou savantes découpes qui dessinent un tatouage de cuir rose sur le pied…
Nœuds fins de cuir, traité en fil barbelé dans la prairie.
Emblématiques, les flèches blanches ou roses, argent, qui se mêlent et s’emmêlent pour envelopper du talon aux orteils dénudés. Elles ne mènent nulle part mais atteignent leur cible sans la blesser : vos pieds, et mon coeur.
Tout à coup, une préciosité en équilibre:
Mieux vaut ne pas se demander comment marcher sans un point de colle ou une greffe (je serais prête à faire le cobaye ;)).
Si toutes ne seront probablement pas commercialisées, on a la chance de voir là un foisonnement qu’il est difficile d’imaginer sorti de l’imagination d’un seul homme… mi-dieu.
Il est là. Rupert Sanderson. Venu de Londres pour nous, jean reboulé sur sneakers, allure juvénile et sourire charmant. Je balbutie quelques mots en anglais de cuisine, il me raconte l’histoire de son cartable, et le rose me monte aux joues… Parfait: je me fonds dans le décor !
Timide et délicat, il s’esquive pour nous laisser admirer ses belles qui parlent pour lui.
Après découpes, appliques et nœuds, classiques revisités cuir grainé et talons bottiers transparents se font discrets derrière la broderie sur veau suédé de slippers diaboliques.
Me voilà dans la forge de Vulcain. Aphrodite j’épouse Héphaïstos et la température monte, monte, monte, le feu brûle dans mes veines.
Je vous les ai remises, oui, parce que je les adore trop !
Maintenant il s’agit de rafraîchir un peu la fournaise, avec un autre coup de pied au coeur, une attaque si pointue qu’Eudoxie amoureuse l’a adoucie avec des fleurettes printanières…
OMG ! Je valide ce choix d’amazone conquérante et avant de perdre le souffle ou la raison, me recule pour faire le point.
Ah oui ! Un étal plus bas nous ouvre de nouveaux horizons… avec comme fil conducteur en surchauffe, ce orange vernis qu’on imagine avec jean et t-shirt blanc.
Le léopard qu’on croyait mort ressuscite en version bling psychédélique irisée.
Le volcan est devenu boîte de nuit et malgré moi mes orteils frétillent. J’ai attrapé la danse de Saint-Guy ou Chorée de Sydenham.
Ce qui suit ne va pas calmer la fièvre du samedi soir, loin de là: entre pochette à sequins et compensées nacrées mint, on atteint des sommets de Queen d’une night endiablée.
Une seule de ces chaussures comblerait toute Cendrillon en sommeil. Ce sont presque des pièces de musée, d’improbables collector à poser sur un rebord de cheminée, preuve de l’audace sans limite de Monsieur Sanderson.
Tout le charme anglais délirant est dans cette floraison précoce…
Mais qu’on tourne la tête, et sur le bar on apercevra l’exact opposé qui complète le personnage : la quintessence de l’aristocratie britannique, les chaussures qui iront battre le pavé londonien, les trotteuses confortables et chics, so chic !
Franges et boucles, semelles épaisses et petits talons, l’esprit british de Windsor après Buckingham, la campagne du Berkshire où l’on se repose des bacchanales de la City, concentrés dans des boots simplement parfaites de décontraction maîtrisée. Mister Darcy ne renierait pas ce style Pemberley.
Lizzie Bennet, quant à elle, serait bien effarée devant des cavalières au glaçage qui rappelle les pâtisseries dont sa mère est friande…
C’est avec une noblesse bien française, fleur de lys entre les dents, qu’Eudoxie a couronné ses préférées, celles devant lesquelles elle s’incline, menthe fraîche et douceur du noir enlaçant avec souplesse l’extrémité de ses jambes de gazelle.
Pas exactement.
Et cette image n’est que la première de la série « portées », par un mannequin « pied » au 37 si parfait qu’on en oublierait presque son adorable minois…
Meet Clarisse !!!
Toute une semaine, du matin au soir et du soir au matin, docile et souriante, elle a enfilé chaque soulier pour nous donner un aperçu plus désirable encore des lignes impeccables…
Le décolleté des boots noires, il est là:
La salomé corail, elle donne ça:
Et le serpent multicoloré réveille le noir de sa tenue…
La foudre frappe. C’est Zeus, cette fois, qui préside aux essayages !
Nul doute qu’il se transformerait en cygne pour séduire la belle aux chevilles ailées…
et tous deux de parader sur la musique du Prélude à l’après-midi d’un faune…
C’était du Debussy…
Et si…
Mais si…
…vous préfériez le gangsta rap d’un Snoop Doggy Dogg déchainé ???
Changeons de boutique et de registre, sur les traces de Clarisse toujours, excitée à l’idée de nous montrer une dernière excentricité de Rupert Sanderson, qui, peur de rien, s’essaye aux sneakers !
Colorées, flashy, gaies, printanières pour hiver frais en chaussettes dégoulinantes sur maillons dorés dessinés, les baskets de Rupert ne laissent pas indifférente !
On a tôt fait d’adopter le confort citadin de leurs lignes urbaines…
Clarisse jubile. Elle termine sa présentation lumineuse en danse de la victoire !!!
Un instant nous sautillons autour d’elle, Vittoria, Eudoxie et moi, surexcitées comme des gamines après un trop plein d’émotions fortes.
Ni vue, ni connue, Clarisse s’éclipse.
Son final iridescent nous laisse pantoises, hypnotisées, désorientées, éblouies, perdues, éperdues… mais heureuses.
Bras dessus, bras dessous, dans la nuit qui est tombée sur ce fabuleux défilé, Eudoxie et moi nous engouffrons vers la sortie.
Vous n’imaginez pas depuis, le nombre de mails pour débriefer, échanger des images, décider quelle paire exactement ajouter en bonne place à la liste de nos envies.
Rupert, MERCI, pour ce festin délicieux, cette fête improvisée, ce feu d’artifice qui nous laisse entrevoir un prochain hiver jubilatoire !
Anne
Liens et informations :
Rupert Sanderson sur Chic & Geek
La boutique parisienne :
Rupert Sanderson
Palais Royal
Passage des 2 Pavillons
5 rue des petits-champs
75 001 Paris
01 42 60 88 55
Et bien sûr le Diary d’Eudoxie !
Pour la shoes addict que je suis, tu viens de me donner des papillons dans le ventre pendant 10 minutes :-)! Merci pour cette présentation et pour ces photos magnifiques! Steph
Je suis ravie d’avoir pu te faire rêver avec moi… Voilà le genre de commentaire qui fait oublier les heures passées à trier la montagne d’images 😉 Merci à toi Steph.
Toutes ces merveilles, c’est « le pied » !
Avoue ! Tu n’aimes que les salomées corail et autres petits talons sages… je te connais 😉
Les grands esprits se rencontrent… j’ai préparé un article « Rupert invite Stelda » pour demain. Cette nouvelle collection est superbe, il s’est surpassé.
Ah Stelda !!! Je garde un souvenir ému de notre passage à la boutique. Tu aurais dû mettre l’url de ton article :
http://stelda.blogspot.fr/2013/03/chaussures-de-createurs.html
Il est top, tes jambes magnifiques et ta sélection à tomber 🙂
Les talons fins me semblent être des armes pour meurtrir l’âme, guerrière des moquettes, victoire éphémère d’une gravité mensongère.
Les bottines d’ Elisabeth me paraissent nettement plus caressantes.
Les pantoufles seraient épatantes au saut du lit pour une journée d’enfer !
Bon d’accord j’avoue, mes préférées sont les pantoufles… et les baskets aussi! Je me fais vieille et les talons sont dans mes rêves, pas à mes pieds… Mais rendons à Rupert ce qui lui appartient : il est le seul qui m’ait permis de marcher de façon stable avec des talons fins. Peu importe la hauteur, c’était inimaginable pour moi avant de découvrir ses chaussures magiques.