Fujifilm X-Pro1

Trouvera-t-on un jour le meilleur de la photo digitale et analogique réunis?

Voilà une semaine riche en annonces dans le monde de la photo ( et de toutes les technologies grand public ), avec la tenue à Las Vegas du CES 2012. J’ai pas bien envie de jouer à la gazette en vous les rapportant toutes, je suis sûr que vous savez où trouver les brèves.

Les nouveautés Canon ( un nouveau compact haut de gamme, le G1 X ) ou de Nikon ( un nouveau reflex pro, le D4 ) ne sont pas vraiment excitantes, ce sont des produits de grande qualité, c’est sûr, mais pas vraiment surprenants.

L’annonce intéressante, qui d’ailleurs a eu lieu avant l’ouverture du salon ( fuite involontaire ou orchestrée? Qui sait, ces responsables marketing savent vraiment nous tenir en haleine, la tension est insupportable… ou pas. ) est celle venant de chez Fuji au sujet de leur nouveau boîtier X-Pro1 et d’une nouvelle gamme d’optiques à baïonnette « X ».

Evidemment, maintenant que je vous ai dit tout ça, vous allez vouloir savoir pourquoi je trouve cet appareil plus séduisant que les autres. Voici d’abord les caractéristiques qui le distinguent:

1. Fuji a annoncé l’appareil accompagné de trois objectifs dans un premier temps, puis six autres à venir dans les deux ans. Les trois premiers étant:

  • 18mm f/2 ( équiv. 24×36: 27mm )
  • 35mm f/1.4 ( équiv. 24×36: 53mm )
  • 60mm f/2.4 macro ( équiv. 24×36: 91mm )

Dans un monde où la place est de plus en plus occupée par des zooms aux focales qui il y a quelques années seulement auraient paru fantaisistes et aux ouvertures dignes du chas d’une aiguille, démarrer avec trois focales fixes à large ouverture est un signal fort.

2. Fuji annonce l’introduction d’un nouveau concept de capteur, « inspiré des films argentiques » dixit le constructeur. Je vous accorde que ça demande à être prouvé, toutefois cette marque a innové pas mal par le passé, avec ses photomètres hexagonaux entre autres, et l’idée d’une disposition aléatoire des cellules sensibles à chaque couleur est séduisante.

 

( à gauche un capteur traditionnel, à droite le principe du APS-C 16M “X-Trans CMOS” qui équipe le X-Pro 1 )

3. Bien que l’écran LCD, les menus et les boutons nécessaires pour s’y promener désormais habituels soient présents, Fuji, dans la lignée du compact X100, a équipé ce boîtier de commandes mécaniques traditionnelles:

  

Même la commande de diaphragme, pourtant complètement électronique, s’utilise à l’aide d’une bague classique ( sans action mécanique directe toutefois, si vous la tournez sur un objectif non monté sur le boîtier, rien ne se passe ).

 

4. Enfin, Le viseur mixte, optique ou électronique, offre le meilleur des deux mondes ( à mon avis ): la taille compacte propre à la visée télémétrique, et la possibilité de visualiser  ce qu’il y a autour du cadre, avec la surimpression d’informations utiles par voie électronique, ou la bascule en mode 100% digital, et la visualisation exacte de l’image capturée par l’objectif ( à la manière d’un reflex ).

Pour peu que ces nouveaux objectifs et capteur soient à la hauteur des annonces, et que l’autofocus soit plus rapide que sur le X-100, il semblerait que cet appareil propose tout ce qui manque au M9 ( que j’ai utilisé pendant quelques mois en étant relativement déçu )  pour une fraction du prix.

La conception sans miroir et la relativement courte distance entre la baïonnette et le capteur devrait autoriser le développement d’adaptateurs pour toutes les gammes d’objectifs du marché ( Leica M, 4:3, micro 4:3, 42 à vis, etc… ) et, enfin, Fuji a annoncé que ce boîtier serait le premier d’une nouvelle gamme.

En bref, voici un appareil vraiment intéressant, aux antipodes du Sony NEX-7, qui l’est tout autant, mais pour des raisons diamétralement opposées… nous vivons une époque vraiment excitante, du point de vue du matériel photo en tout cas.

J’utilise un reflex en ce moment ( Canon 5D Mk II ) mais quand j’entends dire les supporters de ce mode de visée que télémètre et visée reflex cohabitent depuis les années ’50 et que si le reflex s’est imposé c’est qu’il est meilleur, je me marre doucement. Il fut un temps où les polémiques partisanes de ce genre ( reflex/télémètre, mac/pc, CD/vinyle, fromage/dessert ) m’irritaient, maintenant quand j’entends les arguments de l’autre camp, je me tais, je ris sous cape, et j’échange un regard entendu avec mon miroir…

Le reflex s’est imposé car c’était pendant longtemps la seule solution pour voir réellement ce qu’on était en train de photographier, ce qui reste une priorité absolue pour la majorité des photographes.

Maintenant que l’électronique nous affranchit de cette contrainte, qui peut soutenir qu’avoir un miroir mobile qui se déplace très vite à chaque déclenchement est définitivement la meilleure option?

J’ai l’impression que Fuji est en train d’enfin réunir tout ce qu’il y a de mieux dans un boîtier, et c’est donc ça qui me donne envie de l’essayer.

Paolo

Une réflexion sur “Fujifilm X-Pro1

  1. Guillaume dit :

    Bonjour Paolo,

    Je suis partagé entre te remercier et te maudire pour cet article. Etant un nikoniste convaincu, j’attendais patiemment un nouveau D400 ou D800 depuis maintenant quelques mois. Mais ce Fuji m’attire énormément, dans son approche, sa relative compacité, sa semble-t-il révolution sur son capteur. sans oublier la possibilité d’adjoindre à la photo directement un traitement « argentique » comme le fait DXO (mais uniquement de FUJI).

    Bref, je vais attendre les premiers essais, et les premières photos, voire harceler mon revendeur photo du coin pour savoir qu’en penser. Le prix attendu semble tourner autour de 1600 € le boitier et 600 pour les objectifs.

    A suivre

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