Poker night

Vendredi je suis allé tenter une expérience nouvelle pour moi. Je dois préciser que j’aime jouer au poker, que j’ai pas mal pratiqué le Hold’em NL en ligne il y a quelques années, mais que je n’avais jamais participé à un vrai tournoi en chair et en os. Une petite partie dans un cercle de quartier ou entre amis, oui, mais toujours pour rigoler et en dilettante.

En tombant sur le programme du casino près de chez moi, j’au vu qu’un tournoi avait lieu samedi (hier) et dimanche (aujourd’hui). L’inscription  à ce tournoi étant de 1075€, c’était bien trop pour quelqu’un comme moi qui d’une part n’avait jamais fait de tournoi de ce type, d’autre part n’avait pas joué depuis presque deux ans.

La bonne nouvelle, c’est que vendredi avait lieu un tournoi satellite pour gagner sa qualification.

Bon, faut suivre, vu que le tournoi de samedi était lui même un satellite pour le main event du Partouche Poker tour fin août.

En gros, un premier tournoi à 120€ où l’on gagne sa place pour un tournoi à 1075€ où l’on peut gagner la place pour un tournoi à 8500€ d’inscription… où l’on peut enfin gagner vraiment…

Evidemment, ça place la perspective d’un gain réel assez loin, mais en même temps, ça permet de se frotter aux vraies conditions de tournoi pour une somme raisonnable.

Je préfère vous dire tout de suite que l’aventure s’est arrêtée pour moi dès vendredi soir, sur une erreur grossière de ma part, que je vais vous raconter, mais d’abord, petite description des lieux et de l’ambiance.

Avec 140 participants environ, on était bien sûr loin de ce qu’n voit à la télé au WSOP, mais pour le néophyte que je suis c’était déjà assez impressionnant. La présence de croupiers aux tables encore plus, c’était comme de jouer au tennis avec des ramasseurs de balles… (tiens, encore un truc que je n’ai jamais essayé 😉 )

Le tournoi démarre bien, première main, on me sert JJ, je trouve un troisième J au flop, et j’ai un payeur pour me donner un peu d’avance, et prendre un peu de temps pour observer sans stress comment les choses se déroulent. Mon stack vient de passer de 5000 à 8000 jetons environ.

Mine de rien, c’était intéressant, il y a toute une collection d’habitudes et de gestes à apprendre pour éviter les ambiguïtés sur ses actions, et que le dealer n’ait pas à vous reprendre sans cesse. C’est clairement un peu plus complexe que cliquer sur des boutons à l’écran.

Je fais mon petit bout de chemin tranquille, une deuxième main avec AK une heure plus tard alors que j’était redescendu dans les environ de mon stack de départ me redonne un peu d’oxygène.

A ce moment, ma table est cassée et nous sommes envoyés jouer à d’autres tables. Sur ma deuxième table, pas grand chose à dire, 45 min environ et pas une main jouée… les cartes ne sont pas en ma faveur, et la pause arrivant, je suis encore une fois revenu dans les 5000.

J’ai conscience que si la première impression peut être que je suis revenu au point de départ, en réalité j’ai regressé, le stack moyen est désormais dans les 7500 jetons, et les blindes sont montées à 200/400.

Par chance, juste avant la pause, ma table est à nouveau cassée et je change de place. C’est marrant, en ayant un croupier en chair et en os devant soi, on ne peut s’empêcher de lui attribuer la faute des mauvaises cartes reçues et d’être content d’en changer.

A la reprise, je ne suis pas confortable, à ma nouvelle table les tapis sont plus importants, et j’ai le cheap leader à ma gauche, j’aime pas cette position.

Je me décide à sortir de ma torpeur, et à devenir un poil plus agressif, les cartes me donnent un petit coup de pouce, et je double deux fois face à un des gros tapis, approchant ainsi les 20000 jetons. Cette fois, je suis pratiquement à deux fois le tapis moyen, j’ai du temps devant moi.

Sauf que là s’enchainent deux évènements.

Ma table est encore cassée. J’arrive à ma nouvelle table, et je me rends compte que le joueur à qui je venais de prendre deux fois pas mal de jetons me suit à cette même table. Ça me met en confiance, et à ma première main sur cette nouvelle table, la confiance aura raison de moi, attendez que je vous raconte.

On me sert 99, les blindes sont 400/800, mon sponsor pousse son tapis, dans les 9000 jetons, la confiance acquise lors des deux coups précédents contre lui m’indique de le suivre. sauf que, tellement obnubilé par lui, je néglige qu’un dernier joueur doit parler derrière moi, au lieu de pousser à mon tour mon tapis de 20000 environ, je le suis.

Le dernier joueur fait all-in, je demande de combien de jetons il dispose, et le croupier compte, dans les 17000, je le couvre donc, et je le suis aussi.

On se retrouve alors à 3, deux all-in, mon « sponsor » avec AK et le 3ème larron avec AQ, et moi presque all-in avec 99. Sur le papier, je suis légèrement favori.

La suite est une de ces histoires banales, rien au flop, une dame au turn et rien à la river… me voilà avec 3000 jetons restants.

Les mains suivantes me verront tenter le tout pour le tout, passer de 3000 à 4500 puis 9000, puis être éliminé en tentant de doubler encore pour revenir à ma position de départ, mais là, j’étais à côté de la plaque, la partie je l’ai perdue sur ma paire de 9.

Evidemment, ma première réaction, ainsi que celle de ma charmante voisine fut de fustiger (intérieurement bien sûr) le joueur qui devant un all-in suivi poussait son tapis avec AQ

La deuxième a été de refléchir.

La troisième de me dire qu’il avait eu raison, et moi tort.

Je n’aurais jamais du suivre le premier all-in sans pousser mon tapis à mon tour, ou alors je n’aurais pas du suivre le deuxième.

Si au lieu de suivre 9400 j’avais poussé 20000, le troisième joueur aurait peut être couché ses cartes.

Si je m’étais couché après son all-in j’aurais gardé 10600 jetons, suffisants pour me refaire.

Seulement ça, c’était ma deuxième erreur.

La première, fut, alors que je venais de changer de table, obnubilé par la personne qui venait de la même table que moi, d’oublier de laisser passer quelques mains pour jauger mes adversaires. J’ai joué imprégné par l’ambiance de la table précédente.

En résumé, deux leçons importantes ce vendredi:

1. Lorsqu’on vous déplace d’une table à l’autre, prenez le temps de jauger le rythme de cette nouvelle table et la façon de jouer de vos nouveaux adversaires.

2. Lorsque suivre une grosse mise vous engage au point que si un joueur derrière pousse son tapis vous ne pouvez que le suivre, ne suivez pas la mise, surenchérissez vous-même à tapis ou couchez-vous.

Ces deux règles, je les connais par coeur, mais les conditions du jeu live par rapport au jeu online sont tellement différentes, que j’en ai oublié les bases, concentré que j’étais sur mes gestes…

Je n’ai aucun regret toutefois, je me suis bien amusé, j’ai appris beaucoup de choses, et la prochaine fois ça ira mieux 😉

Paolo

Une réflexion sur “Poker night

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