Once upon a time Rupert Sanderson

Il était une fois… Rupert Sanderson.

Un jeune et talentueux chausseur pour dames, sujet de sa gracieuse Majesté, se promenait dans Paris que l’amour rafraîchit au printemps.

De cette ville, il aimait par dessus tout le Palais Royal. On le comprend.

Ses pas le firent donc tout naturellement couper par le merveilleux petit Passage des Deux Pavillons dont l’escalier, malaisé mais si joli, permet de relier directement la rue des Petits Champs aux colonnes du Péristyle de Beaujolais, côté Valois, mon préféré.

Pfuit, demi-tour.

Là, il eut un coup au cœur en réalisant que la petite boutique d’antiquités perchée au dessus de l’escalier, excentricité architecturale de l’endroit, qui surplombe le nord des Jardins du Palais, se trouvait vacante…

Il en tomba amoureux et décida immédiatement d’y poser ses bagages.

De ses fenêtres il aperçoit le jardin et en grimpant les marches, mon nez colle à sa vitrine, plaisir quotidien.

Oui… sous mes yeux… des chaussures !!!
Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais verser dans le guide touristique ?

J’ai regardé de loin les travaux, me suis approchée des vitrines du Showroom.
Depuis un mois, je peaufine ma tactique d’approche et j’hésite à entrer.

Hier la porte était ouverte et j’ai vu…

Un cocon baigné de lumière, petit mais aéré, charmant.
Sobre, élégant, accueillant.
Un bouquet de fleurs fraîches, deux fauteuils, du parquet…

Note : il est très important d’essayer des chaussures, surtout si elles sont haut perchées, ailleurs que sur de la moquette…
Dangereux pari de Rupert.
Osé, mais preuve de confiance dans la cambrure de ses escarpins et la stabilité de ses talons aiguilles vertigineux.

Je suis entrée en faisant tinter la petite clochette à l’ancienne et j’ai souri…

…à Charlotte !

Oups ! Le cadrage du sourire pourtant exquis de la demoiselle n’est pas nickel, mais un réflexe m’a fait pencher l’objectif sur un autre de ses atouts séduction, non négligeable vous en conviendrez.

Si Monsieur Sanderson a choisi les lieux, il a fort à faire entre ses deux boutiques de Londres, celle de Hong Kong, et son usine de Bologne. Il n’est donc que rarement dans sa boutique parisienne.

Car toutes ses créations sont réalisées à la main, en Italie, avec amour et dextérité : ne nous y trompons pas, nous sommes dans la cour des très grands !

Les mêmes en satin bleu piscine, je me liquéfie.

Christian, Jimmy, Manolo, Sergio, Roger, Guiseppe, Rodolphe (amusez-vous à mettre les patronymes associés)… et Rupert, tout en haut du panier !

Carrie Bradshaw resterait baba de béatitude devant ce mur de merveilles alignées.

D’autres pieds illustres l’auraient précédée : Sienna Miller, Freida Pinto, Keira Knightley, Gwyneth Paltrow… sont toutes parmi les clientes de Rupert.

Il ne lui manquait qu’une boutique à Paris pour que le soleil de la mode fasse étinceler ses compensées vermillon.

Et voilà qu’il y a accroché son étendard, le mois dernier.

Charlotte donc, présentée plus haut, s’occupe du développement de la marque dans notre capitale.
Jeune, brune, jolie, fine, élégante, racée, ET fiancée pour encore quelques jours seulement, elle est à la fois professionnelle et super sympa !
Bien sûr, toutes les chaussures sont divines, on en reparle dans deux minutes, mais mon autre coup de foudre a été pour cette aventurière.

Car oui, il faut avoir du goût, du courage et un brin d’inconscience pour porter ces sandales, exclusivité de la boutique française, toute une journée de fête… et danser, encore après minuit, vêtue de python.

Modèle magnifique, testé et approuvé par Charlotte (pas une crampe, pas une ampoule, j’ai vérifié !)

Nous avons discuté et j’ai décidé de tenter l’expérience d’une paire de Richelieux gold, à talons aiguilles de 10 cm, un exploit pour moi, plus adepte du compensé ou bottier !

Elles sont belles… les yeux me piquent d’émotion.

Je me suis installée dans le fauteuil pour les enfiler.

Jusque là facile.
Assise, elles sont juste sublimes à regarder… contemplative.

Comme dans un rêve, je me suis relevée, j’ai marché, Lazare sur le parquet, hésitante d’abord, laissant Charlotte immortaliser ce moment (pardon pour la tenue, la visite était improvisée et j’aurais mis une jupe pour vous les montrer mieux, eusse-je su…).

En découvrant la photo, je réalise que vous voyez ce que j’ai vu : connaissez-vous une seule boutique qui ait un agencement de miroirs aussi bien pensé ?

Je me suis retrouvée grandie (littéralement) de ces quelques pas assurés.
Stabilité étonnante, cambrure idéale pour un vertige ascensionnel…

Alors je ne suis pas une pro et oui, j’aurais pu la jouer confort et tester ces sandales parfaites de sobriété, dont mes pieds meurtris (par des Maryjanes sauvages que je n’ai pas pris le temps d’apprivoiser) auraient bien besoin demain (si j’ai un certificat médical, je peux les acheter ???) :

Mais ma courbe de risque au jeu est assez spéciale et je suis du genre « all in ».
Et puis la présence rassurante de Charlotte m’a aidée ☺

Je vous mentirais en vous disant que je suis repartie telle une innocente, les mains pleines… Dommage.
Non, je n’ai rien acheté.
J’ai été bien sage et j’ai juste rêvé (pour cette fois).

Je vous invite à aller voir ces trésors de chaussures donc, le plus vite possible.

Quant à toutes celles qui ne sont pas à Paris, je vous propose de fantasmer ensemble, sur internet !

Rupert Sanderson a en effet un site très clair et chic (lien en bas de l’article), sur lequel on peut même faire du shoe-shopping.

Ma sélection, classiques ou délirantes, plates ou beaucoup moins… python, satin, vernis ou cuir, black total et colorées, pour tous les moments de la journée, et tous les temps :

Aujourd’hui j’ai envie des sandales en python, mais les low boots noires à talon plus épais et moins haut m’ont l’air carrément parfaites pour cet hiver (en plus elles sont soldées ! à moins que ce ne soient les plates ballerines purple)… et ce daim fuchsia, doux et flash, une beauté.

Ce n’est pas la première fois que je m’extasie devant des chaussures et je sais que nombre d’entre vous ne comprennent pas bien ce que je tentais d’expliquer dans le syndrome de Cendrillon… Disons que je suis face aux souliers comme Paolo avec les pommes.

Les contes de fées n’arrivent décidément pas que rue Saint-Honoré.

Rupert EST le Prince Charmant que nos pieds attendaient. Ou bien un gentil sorcier…

Même sa boutique est magique.

Je me demande si dans mon panthéon des endroits préférés, le banc sous les allées du Palais ne va pas laisser la place au petit fauteuil avec vue sur ce mur :

J’y suis, j’y reste.

Je vous écrirai depuis mon iPad en attendant qu’arrive le maître de maison, pour le féliciter (et faire son portrait… qui sait, on peut rêver).

Voilà, vous savez où me trouver !

Anne

Liens :
Rupert Sanderson, le site et la boutique en ligne
Rupert Sanderson, le blog

Une réflexion sur “Once upon a time Rupert Sanderson

  1. Il aimait par dessus tout le Palais Royal… et toi aussi je crois. ) Je passerai voir cette boutique et j’en profite pour te dire que tu as de bien jolis doigts de pieds vernis!

  2. @ Eudoxie : Merci Madame ! Oui j’aime le Palais Royal et ce n’est pas cette boutique qui va m’en détourner, au contraire… Cependant, rendons à Charlotte ce qui est à Charlotte : ses jolis orteils ! Les miens sont vernis aussi ce matin, mais beaucoup plus pâlichons 😉
    Bisous
    Anne

  3. virg dit :

    Elles ont l’air magnifiques ces chaussures… Je suis juste un peu nostalgique, j’aimais bien ce petit bric a brac d’antiquites… ah, les choses passent…

  4. comme d’habitude … ce sont les richelieux que j’aime !! cette boutique est rudement jolie (les baies vitrées, le camaïeu de couleurs de la façade …), un chic tout british ! bisou Anne, passe une bonne journée !

  5. Tea time dit :

    Toutes les paires sont à tomber. J’ai regardé la boutique en ligne et miracle, il y a ma (toute petite) pointure. Succombera, succombera pas ?
    Merci Anne pour ton article qui au moins me fera rêver.

  6. la ptite Anne dit :

    je valide cette petite paire de chaussure noire !!!!!!!!!!! tout à fait mon style…..!!! j’adore…..! merci pour cet article qui nous donne plus qu’ENVIE !!!!!!!

  7. Rupert Sanderson a une boutique à Paris!! Et quelle boutique!! Merci pour l’info Anne! Je le note immédiatement dans mes carnets. Les sandales vert-turquoise sont à se damner! … Et Charlotte… les pieds + la pédicure sont parfaits!

  8. Je ne peux pas croire ce que je vois, je suis allée à New-York et j’ai vu cette marque ou plutôt ce chausseur, Rupert Sanderson. Et là, je vois qu’il s’installe a Paris au palais royal et en plus a coté de Roger Vivier, Rick Owens, Didier Ludot et j’en passe. Incroyable, il faut absolument que j’aille voir ça de plus près…
    Merci Anne cette superbe info qui va illuminer ma journée !

  9. Oh Anne, je rattrape mon retard de quelques semaines pour cause d’examens !

    Cette boutique, ces chaussures, mais surtout, ce qui a retenu mon attention, c’est le lieu. Cette petite niche en haut d’un escalier, c’est adorable !

  10. @ toutes : Merci pour vos commentaires qui font honneur à cette jolie boutique !!!
    Stabilité : ok, mais faut tout de même avoir l’habitude de l’altitude… elles existent en 8 cm, ça me semble plus accessible.
    En prime : SOLDES sur la boutique en ligne depuis ce matin ! Toute la collection à -40%.

    Je vais peut-être passer en essayer d’autres… 😉

    Bisous
    Anne

  11. Ohhhhh……….

    En tant que complète fétichiste de la chaussure, il n’est point besoin de m’expliquer le syndrôme de Cendrillon, ni cette fascination pour cette si charmante boutique que je me pâme d’aller visiter un jour…

    Les souliers ont l’air divins, tout autant que les petons soigneusement vernis de l’hôtesse !
    Marrant, moi qui suis plutôt talons-aiguille, c’est sur les adorables compensées vermillon que j’ai complètement craqué !! °_O

    Passe voir ma collection de chaussures à l’occase, une vraie forêt de talons ! 😉

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